SOUTENANCE DE THÈSE – KÉVIN MARY

LES ÉLITES MALIENNES EN QUÊTE D’AMÉRIQUE. Migrations internationales pour études et enjeux d’une reproduction sociale inachevée.

Jury composé de :

  • Jérôme LOMBARD, Directeur de recherche IRD, PRODIG  UMR 8586 CNRS, Université Paris I Panthéon – Sorbonne, rapporteur.
  • Véronique LASSAILLY-JACOB, Professeure émérite de Géographie, MIGRINTER UMR 7301 CNRS, Université de Poitiers, rapporteur.
  • Samba DIALLO, Professeur de Géographie, Recteur, Université de Bamako (MALI), examinateur.
  • Anne OUALLET, Professeure de Géographie, ESO UMR 6590 CNRS, Université de Rennes 2, examinateur
  • Patrick GONIN, Professeur de Géographie, RURALITES EA 2252, Université de Poitiers, co-directeur
  • Jean-Marc FOURNIER, Professeur de Géographie, ESO UMR 6590 CNRS, Université de Caen Basse-Normandie, co-directeur

Ce travail prend pour objet les migrations pour études dans les familles d’élites au Mali, en s’intéressant à l’Amérique du Nord, une destination relativement méconnue des migrations maliennes. L’analyse montre que la mobilité pour études aux États-Unis et au Canada relève d’un fort attrait parmi les élites et s’inscrit plus généralement dans des modes de vie tournés vers l’extérieur. L’acquisition de diplômes nord-américains ne suffit cependant pas à garantir au Mali la reproduction des familles membres de l’élite. Si effectuer des études à l’étranger permet éventuellement de se projeter dans un avenir ailleurs que dans l’espace national, l’étude montre que l’accès à l’État, comme itinéraire d’accumulation le plus efficace, relève de critères plus ambigus. Cette recherche repose sur une pluralité de matériaux empiriques et des terrains multi situés : enquête par questionnaires à Bamako et terrains investis sur un mode plus qualitatif au Mali, aux États-Unis et au Canada.

SOUTENANCE DE THÈSE – ANNE-LAURE COUNILH

Parcours, Expériences, Projets.


Récits de vie de migrants ouest-africains à Nouadhibou (Mauritanie)

Jury composé de :

  • Patrick Gonin, Professeur des Universités, Université de Poitiers, Géographe
  • Laurence Ossipow-Wüest, Professeure, Haute École de Travail Social, Genève, Anthropologue
  • Olivier Pliez, Directeur de Recherche, CNRS, Géographe
  • Denis Retaillé, Professeur des Universités, Université Bordeaux III, Géographe
  • Dominique Royoux, Professeur Associé, Université de Poitiers, Géographe

Résumé

À travers les parcours, les expériences et les projets migratoires de migrants ouest-africains rencontrés à Nouadhibou en Mauritanie, cette thèse aborde les problématiques relatives à la construction des mobilités entre aspirations individuelles et réglementations nationales et internationales. Des récits de vie de migrants et des biographies migratoires permettent de reconstruire les parcours complexes des migrants arrivés à Nouadhibou et de comprendre que les expériences et les projets migratoires sont des constructions complexes, hybrides et labiles. La perspective de l’acteur, les analyses interactionnistes et le point de vue de l’autonomie sont replacés dans le contexte de l’évolution générale des politiques migratoires vers plus de restrictions. Cette confrontation entre plusieurs cadres et plusieurs échelles de l’analyse des phénomènes migratoires permet de remettre en question la notion de transit dans sa dimension performative. Cette thèse entend replacer les expériences des migrants ouest-africains en Mauritanie dans une réalité plus « ancrée », plus « incarnée », s’approchant ainsi d’une réflexion sur les inégalités liée à la mondialisation.

SOUTENANCE DE THÈSE – PASCALINE CHAPPART

Retours volontaires, retours forcés hors d’Europe.

Une socio-anthropologie de l’éloignement des étrangers. Le cas de la France

Sous la direction d’Alain Morice, directeur de recherche au CNRS

Jury composé de :

  • Olivier Clochard : Chargé de recherche au CNRS, Université de Poitiers
  • Véronique Lassailly-Jacob : Professeur de géographie, Université de Poitiers
  • Alain Morice : Directeur de recherche au CNRS, Université Paris 7
  • Antoine Pécoud : Professeur de sociologie, Université Paris 13
  • Philippe Rygiel : Professeur d’histoire, Université Paris 10
  • Jocelyne Streiff-Fénard : Directrice de recherche au CNRS, Université de Nice

A partir du cas de la politique d’aide au retour volontaire en France, cette recherche propose une interprétation des politiques d’éloignement des étrangers en situation irrégulière, telles qu’elles sont formulées à l’échelle de l’Union européenne sous l’angle du « retour ». Le principe d’expulsion est maintenant transposé dans le champ de l’action sociale, sous la forme de divers dispositifs d’assistance humanitaire qui masquent la dimension de contrainte contenue dans l’objectif final de faire sortir les étrangers du territoire. Ce brouillage amène à s’intéresser aux ressorts matériels et symboliques de la domination qui s’exerce sur les « retournés » par le biais de cette assistance, où s’observe un retournement du rapport des expulsables à leur départ, rebaptisé « volontaire ».

En tenant bout à bout l’étude des processus de renvoi et des expérience d’après-retour, il s’agit de mettre en perspective les mythologies et les réalités du phénomène. Pour ce faire, on examine, à travers les mécanismes de relégation, l’ensemble des acteurs et des institutions participant à l’aménagement d’un espace transnational de prise en charge sociale reliant les pays de renvoi aux pays d’où venaient les émigrés, particulièrement dans les effets sociopolitiques et anthropologique que leurs opérations produisent.

SOUTENANCE DE THÈSE – VICTOIRE COTTEREAU

Les “invisibles” de l’hôpital: Parcours et projets migratoires des praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) dans la région Poitou-Charentes

Sous la direction d’Emmanuel Ma Mung, directeur de recherche au CNRS, et d’Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche au CNRS

Jury composé de :

  • Sébastien Fleuret, Directeur de recherche CNRS, ESO, Université d’Angers (examinateur)
  • Anne-Cécile Hoyez, Chargée de recherche CNRS, ESO, Université de Rennes 2 (co-directrice)
  • Emmanuel Ma Mung, Directeur de recherche CNRS, MIGRINTER, Université de Poitiers (co-directeur)
  • Jean-Baptiste Meyer, Directeur de recherche IRD, LPED, Université d’Aix-Marseille (rapporteur)
  • Nelly Robin, Chargée de recherche (HDR), IRD, CEPED & MIGRINTER, Université de Poitiers (examinatrice)
  • Alain Vaguet, Maître de conférences (HDR), MTG, Université de Rouen (rapporteur)

La démographie médicale française présente aujourd’hui des disparités territoriales dans la répartition des praticiens de santé. Ces déséquilibres sont en partie liés à des déficits de praticiens dans les hôpitaux de pôles urbains secondaires et à des stratégies d’évitement de certaines zones urbaines défavorisées ou rurales par les nouvelles générations de médecins. C’est dans ce contexte de « pénurie localisée » de médecins diplômés en France que l’État a ouvert ses hôpitaux aux praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) dans les années 1980. Cette recherche doctorale propose de croiser géographie des migrations internationales et géographie de la santé pour étudier cette catégorie particulière de médecins au sein de la région Poitou-Charentes. Elle interroge notamment la présence, la répartition géographique, les conditions d’exercice de ces médecins ainsi que les parcours et les projets migratoires de ces migrants hautement qualifiés. Cette thèse analyse le contexte dans lequel cette migration a pris place, l’évolution de celui-ci, mais également les ressorts et la manière dont les « invisibles » de l’hôpital font preuve pour pouvoir pleinement intégrer le corps médical français.

SOUTENANCE DE THÈSE – GUILLAUME LE ROUX

(Re)connaître le stade de peuplement actuel des grandes villes latino-américaines. Diversification des parcours des habitants et des échelles du changement urbain à Bogotá (Colombie).

sous la direction de Françoise Dureau et Christophe Imbert

Jury composé de :

  • Françoise DUREAU, Directrice de recherche honoraire, IRD
  • Christophe IMBERT, Maître de conférences, Université de Poitiers
  • Jean-Pierre LÉVY, Directeur de recherche, CNRS
  • Evelyne MESCLIER, Directrice de recherche, IRD
  • Marie PIRON, Chargée de recherche, IRD
  • Lena SANDERS, Directrice de recherche, CNRS

Cette thèse propose une analyse du changement urbain récent à Bogotá en termes de « stade de peuplement ». Ce dernier se caractérise actuellement dans la capitale colombienne par un ralentissement de la croissance démographique et une diversification des origines des flux migratoires. Il fait suite à un stade au cours duquel Bogotá a connu, à l’image de nombreuses autres grandes villes latino-américaines, un exode rural massif et des taux de croissance sans précédent. A travers une approche par les mobilités spatiales, cette thèse explore les caractéristiques de ce nouveau stade de peuplement. Elle montre la manière dont les changements de composition de la population et les évolutions des expériences des habitants, dans et hors de la ville, accompagnent la superposition croissante de processus de métropolisation et de densification de l’espace urbanisé, et contribuent à la complexification des divisions sociales de l’espace. La méthode proposée s’appuie sur l’exploitation de deux enquêtes biographiques sur les mobilités spatiales réalisées à Bogotá à 16 ans d’intervalle et de données de recensement géolocalisées. Elle combine une approche à l’échelle globale de l’agglomération et une autre à l’échelle de quartiers illustratifs de transformations en cours.

SOUTENANCE DE THÈSE – Colette LE PETITCORPS

Service à domicile, femmes et migrations en France

Le rapport de domesticité en question

Jury composé de :

  • Catherine Delcroix, Professeure, Université de Strasbourg
  • Blandine Destremau, Directrice de recherche, CNRS
  • Marie-Antoinette Hily, Chargée de recherche, CNRS
  • Olivier Leservoisier, Professeur, Université Paris Descartes
  • Adelina Miranda, Professeure, Université de Poitiers
  • Véronique Petit, Professeure, Université Paris Descartes

Aux Nords comme aux Suds, des femmes migrantes répondent à une demande en services domestiques de la part de familles et d’États en pénurie de main-d’œuvre domestique. En France, depuis une vingtaine d’années, les politiques publiques ont structuré un secteur des services à la personne qui rassemble uniquement des activités réalisées à domicile. Cette thèse interroge dans ce contexte ce qui caractérise le service à domicile et ce qui fait sa spécificité au regard de son lien aux processus migratoires féminins et du lieu de travail. Pour y répondre, la méthode choisie articule une démarche compréhensive, comparative et de recherche des continuités et des ruptures de la domesticité dans le temps. Le matériau d’enquête est composé d’entretiens réalisés avec des femmes migrantes employées à domicile, des employeuses et des responsables d’organismes agréés de services à la personne, à Poitiers et à Paris. Les récits recueillis ont été analysés à la lumière de travaux historiques sur la domesticité en France et mis en perspective avec les données d’une enquête de terrain menée à l’Île Maurice sur la domesticité dans des familles « franco-mauriciennes ». À l’issue du travail empirique et en articulant des concepts tirés de la sociologie des femmes dans la migration, de la production scientifique sur la domesticité ainsi que sur les rapports d’exploitation et de domination dans les emplois domestiques, nous avons élaboré le concept de rapport de domesticité. Celui-ci permet de montrer l’existence d’un rapport social spécifique au service à domicile, structurant et dynamique, qui se joue et se rejoue dans la relation concrète entre femmes, employeuse et employée, mais qui sépare et hiérarchise plus largement deux groupes sociaux, le groupe « servant » et le groupe « servi ». Le rapport de domesticité conduit à repenser le travail reproductif, la condition domestique et la place des migrations féminines dans les emplois à domicile.

SOUTENANCE DE THÈSE – SALIOU DIT BABA DIALLO

Bakel (Sénégal) : trajectoires d’une ville de la moyenne vallée du fleuve Sénégal (XVIIe-XXIsiècles)

Jury composé de :

  • M. Ismaïla CISS, Maître de Recherches à l’Institut Fondamental d’Afrique noire (Sénégal)
  • M. Ousseynou FAYE, Professeur à l’Université Cheikh AntaDiop (Sénégal), (co-directeur)
  • Mme Odile GOERG, Professeur à l’Université de Paris 7 (France)
  • M. Patrick GONIN, Professeur à l’Université de Poitiers (France), (co-directeur)
  • Mme Nathalie KOTLOK, Maître de Conférences (HDR) à l’Université de Poitiers (France)
  • M. Yann SCIOLDO-ZÜRCHER, Chargé de Recherche au Centre National de la Recherche scientifique (France)

Résumé :

À la place d’une approche monographique prédominante dans le champ de l’historiographie africaine en général et sénégalaise en particulier, cette thèse propose un modèle de ville dont la trajectoire se situe à cheval entre un schéma homogène et un modèle cosmopolite linéaire. À partir du cas de la ville de Bakel (Sénégal), cette étude interroge, dans le temps du long, le lien entre l’histoire du peuplement, l’histoire coloniale et l’histoire des migrations internationales, en mettant l’accent sur les logiques de ruptures et de continuités. S’inscrivant dans la lignée des travaux sur la microhistoire, notre approche prête l’attention aux logiques clientéliste, différentielle et compétitive, aux liens de parenté, aux ressources internes propres aux familles et à leurs expériences subies et vécues. Il s’agit donc de penser la ville à partir des trajectoires familiales, réadaptées aux évolutions macroscopiques. Ainsi, les résultats d’une analyse historique de la « longue durée » montrent que Bakel a porté d’abord l’image d’un territoire « indigène » marqué par une coexistence évitée entre un « modèle wolof » et un « modèle soninké » du XVIIe au XIXsiècle. Ensuite, elle a porté l’empreinte d’un « territoire français » dès le début du XIXe siècle. De la période d’indépendance de 1960 jusqu’aux années 1990, Bakel a été cet espace qui a sécrété des expériences coloniales, migratoires et sédentaires, inscrites à la fois dans des logiques de ruptures et de continuités. Depuis les années 1990, avec la mondialisation, le processus d’urbanisation de Bakel a subi une transformation singulière, faisant de cette ville un espace d’expression des identités plurielles. L’analyse des trajectoires familiales, articulée aux évolutions macroscopiques de la ville de Bakel, a permis de modifier un regard homogène attribué à ce territoire, qualifié de « pays soninké ».

SOUTENANCE DE THÈSE – AMANDINE DESILLE

Governing or being governed? A scalar approach of the transformation of State power and authority through the case of immigration and integration policies of four frontier towns in Israel.

Jury composé de :

  • Professeur William Berthomière, Université de Poitiers, France (co-directeur)
  • Professeure Lucinda Fonseca, Université de Lisbonne, Portugal
  • Professeur Eran Razin, Université Hébraïque de Jérusalem, Israël
  • Professeur Yann Richard, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
  • Professeur Izhak Schnell, Université de Tel Aviv, Israël (co-directeur)
  • Professeure Catherine Wihtol de Wenden, Sciences Po, France

Résumé: Les mutations des échelles de responsabilité, ainsi que le rôle de l’immigration dans la production physique mais aussi symbolique de la ville, sont analysés à travers le prisme des politiques locales d’immigration et d’intégration mises en œuvre dans les villes israéliennes d’Acre, Arad, Kiryat Gat et Kiryat Shmona. La politique volontariste d’accueil des immigrés juifs en Israël, datant des années 1950, est mise à l’épreuve de la décentralisation. En réalité, seule une partie des autorités locales mettent en place des politiques locales d’immigration et d’intégration. L’enquête montre que ces villes moyennes font souvent le choix de former de façon proactive une politique locale afin de « choisir » les immigrés qui s’y installent d’une part ; et de développer de nouveaux canaux d’accès à des ressources publiques d’autre part.

Dans ce contexte, la mise en place d’une politique d’immigration dans la ville engendre une situation d’interdépendance entre des acteurs situées à des échelles de pouvoir différentes. Avec l’éclatement des responsabilités, les acteurs sont mis en concurrence pour obtenir les ressources publiques et privées dédiées à l’intégration des immigrés.

L’immigration prend part à la fabrique du lieu. Via la mise en valeur de la contribution des anciennes vagues d’immigration, et le potentiel imaginé des futurs immigrés, l’immigration est envisagée comme un renouveau démographique, économique ou culturel. Conçue comme un levier, elle permet de redéfinir les échelles de développement de ces villes frontières.

SOUTENANCE DE THÈSE – CELIO SIERRA-PAYCHA

Morphogenèse d’un système migratoire

Émergence(s), Développement(s), Transformation(s) du système migratoire Colombie-Espagne (1988-2014)

Jury composé de :

  • William Berthomière, Directeur de Recherche au CNRS (co-directeur de la thèse)
  • Aron Cohen Amselem, Professeur à l’Université de Grenade
  • Clarisse Didelon, Professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Françoise Dureau, Directrice de Recherche à l’IRD
  • François Héran, Directeur de Recherche à l’INED
  • Christophe Imbert, Maître de Conférences à l’Université de Poitiers (co-directeur de la thèse)
  • Eva Lelièvre, Directrice de Recherche à l’INED
  • Joaquín Recaño Valverde, Professeur à l’Université Autonome de Barcelone

Résumé : Ce travail ambitionne d’analyser le déploiement de près d’un demi-million de migrants, de la Colombie vers l’Espagne et de l’Espagne vers d’autres horizons. Les dynamiques ayant conduit à l’émergence du système migratoire colombien en Espagne à la fin des années 1990, à ses développements de 2000 à 2007, ainsi qu’aux transformations observées depuis la crise de 2008 y sont étudiées à plusieurs échelles : projets migratoires individuels, réseaux familiaux, réseaux migratoires, réseaux urbains. L’hypothèse d’auto-organisation permet d’étudier les contributions différenciées des migrants à la structuration du système migratoire et réciproquement le rôle du système dans la structuration des parcours migratoires des individus. Le recours à une observation multiscalaire – articulant données d’ordre macroscopique (données censitaires, registres de population) et microdonnées individuelles (Encuesta Nacional de Inmigrantes 2007) – ainsi que multi-site (sources colombiennes et espagnoles), a nourri une réflexion sur la « morphogenèse » d’un système migratoire particulier et a permis de confronter cet apport empirique aux hypothèses des grands travaux fondateurs des études migratoires qui sont continument mobilisés et discutés au long des quatre parties de ce manuscrit.

SOUTENANCE DE THÈSE – LI ZHIPENG

LA DIASPORA WENZHOU EN FRANCE ET SES RELATIONS AVEC LA CHINE

Jury composé de :

  • William Berthomière, Directeur de recherche au CNRS (examinateur)
  • Chantal Bordes-Benayoun, Directrice de recherche au CNRS (rapporteure)
  • Lucine Endelstein, Chargée de recherche au CNRS (examinatrice)
  • Emmanuel Ma Mung, Directeur de recherche émérite au CNRS (directeur de thèse)
  • Nelly Robin, Chargée de recherche à l’IRD (examinatrice)
  • Zheng Lihua, Professeur à la Guangdong University of Foreign Studies (rapporteur)

Résumé :

La diaspora chinoise a pris de l’ampleur depuis la deuxième moitié du XIXème siècle. En France, la migration de Chinois originaires de la région de Wenzhou s’est intensifiée depuis les années 1980. Ce sous-groupe de la diaspora chinoise a dès lors rapidement développé ses activités économiques. L’objectif de cette thèse consiste à étudier l’organisation économique, sociale et spatiale des migrants de Wenzhou en France, principalement dans la région parisienne, et d’analyser les rapports économiques et sociaux que ceux-ci entretiennent avec la Chine en général et avec leur région d’origine en particulier. L’hypothèse centrale de la thèse est que le « Modèle de Wenzhou » en Chine, tel qu’il est identifié et analysé par les universitaires chinois, et le développement de l’entrepreneuriat chinois issu de Wenzhou en France sont étroitement liés. Pour ce faire, nous interrogerons notamment l’idée d’une « importation » de ce modèle en France. Les résultats de cette thèse permettent de révéler l’existence d’une économie transnationale originale, reliant la France et la Chine, qui a été soutenue par la diaspora Wenzhou et a produit une forme de « transfert migratoire » dans chacun des deux pays. Plus largement, la thèse permet de montrer de quelle manière la diaspora chinoise en France a contribué au développement économique de la Chine et comment elle a pu bénéficier de la nouvelle politique de la Chine initiée au début des années 2000 pour se consolider.

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