Migrations, familles, droits. Comparaisons franco-allemandes

Colloque international franco-allemand
Autour des travaux de Catherine Delcroix

Date et lieu

6 et 7 septembre 2023
Misha, salle de conférence, 5, allée du général Rouvillois, CS 50008,67083 Strasbourg

Affiche du programme complet à télécharger

Argumentaire

Multiples sont les raisons pour lesquelles certains des habitants d’un pays décident – par obligation, par choix ou par une combinaison des deux – de quitter non seulement leur village mais leur pays, et d’aller tenter leur chance dans un autre. Le phénomène est très ancien ; mais s’agissant des flux de migrants parvenant en Europe il s’est nettement accentué au cours des deux dernières décennies.
Chaque pays européen a sa propre politique vis-à-vis de l’accueil des personnes arrivant sur son territoire. Ce colloque a pour objet de comparer les politiques d’immigration de la France et de l’Allemagne, et leur mise en application pratique depuis 1960 jusqu’à aujourd’hui, sous un angle particulier : la différence de traitement des migrants selon qu’ils arrivent seuls, qu’ils se présentent ‘en
famille’ et en particulier avec des enfants, ou qu’il s’agit de mineurs non accompagnés (MNA). Tout mineur a en effet des droits, à commencer par le droit d’être scolarisé même s’il/elle ne parle pas un mot de la langue du pays d’accueil.


Il s’agira donc de comparer :

  1. Les politiques mises en oeuvre dans les deux pays en termes de statuts juridiques des migrants – et notamment des statuts juridiques différents des membres d’une famille – ainsi que des parcours d’accès aux droits que les migrants sont en principe tenus de suivre en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur pays de provenance (cf. la distinction entre « pays sûrs » et autres pays)
  2. Les effets des règlementations juridiques sur les parcours et les modes de vie des migrants arrivés seuls et de ceux arrivés « en famille » aux différentes périodes depuis 1960 ;
  3. En dehors des règlementations juridiques, les différences des contextes d’arrivée en France et en Allemagne selon les variables les plus pertinentes – par exemple la quantité de logements vides ou le taux de chômage, selon les localités – ainsi que l‘influence des représentations et préjugés dont font l’objet telles ou telles populations migrantes.

Ce colloque donnera à voir les résultats des travaux fondés sur la méthodologie d’évaluation biographique des politiques envers les migrant(e)s et leurs descendant(e)s, travaux menés à partir de récits de vie, d’entretiens semi-directifs et notamment du corpus de récits de vie de migrant(e)s et de descendant(e)s de migrant(e)s contenus dans la base de données Migreval; mais aussi à partir d’autres recherches portant sur les migrant(e)s et de recherches-action menées plus largement en direction des publics de la protection de l’enfance vivant des situations de discrédit.

Colloque MigraPriv. 7-8 décembre 2021, Aubervilliers

L’Institut Convergence Migration organise en partenariat avec Migrinter un colloque à Aubervilliers sur les migrations privilégiées les mardi 7 et mercredi 8 décembre 2021

À travers le questionnement de la catégorie « migration privilégiée », ce colloque se donne pour but de comprendre les rapports de pouvoir multiples qui se nouent autour de l’accès et de l’expérience de la mobilité internationale (Cresswell 2010, Croucher 2012). Le classement des passeports selon le nombre de pays auxquels ils donnent accès sans visa (Henley Passport Index) est un exemple emblématique de critère—la nationalité—ouvrant un privilège particulier au regard de la mobilité internationale. Mais l’enjeu du colloque est de complexifier la notion de privilège, qui embrasse potentiellement toutes les dimensions de l’expérience migratoire.

Relationnel, le privilège n’existe pas « en soi », il s’apprécie au regard des positions et des revendications de différents groupes sociaux dans un contexte donné (d’échelle variable, du local au global), et au regard d’un ou plusieurs rapports de pouvoir (nationalité, classe, race, genre, sexualité, etc.). Il engage aussi une dimension subjective parfois complexe : souvent minimisé pour être mieux défendu (Ferber, 2012), convoqué pour disqualifier ou mis en avant pour se distinguer, le privilège pose la question tant de la matérialité des rapports sociaux que de leur perception. La migration internationale offre une entrée empirique particulièrement riche pour aborder la notion de privilège, puisqu’elle consiste en un changement de référentiel, qui fait varier la position de celles et ceux qui partent. Cette catégorisation évolue dans le temps (Green 2008), et en fonction de cadres politiques et juridiques variables (Fabbiano et al. 2019). Au-delà, son usage dans la pratique de l’enquête peut aussi poser question, lorsque les groupes étudiés ne se reconnaissent pas dans le qualificatif de « privilégié ».

Ce colloque donne suite aux travaux menés dans le cadre du projet  migrapriv
Aller au contenu principal