Master Migration #2

Dans le cadre des conférences de la formation du Master Migrations dont la thématique porte, pour la seconde année consécutive, sur Migrations et travail, nous aurons le plaisir d’écouter le jeudi 9 novembre de 14h à 16h (Amphi C) Joanne Le Bars pour une présentation intitulée « Des femmes sans-papiers au travailService domestique et entreprenariat commercial ».

 

Master Migration #1

Etudier les migrations à l’aune de la perspective intersectionnelle et post-coloniale

Ce séminaire scientifique de rentrée du master Migrations de l’Université de Poitiers aura lieu le 28 septembre 2022, de 14h à 16h30

Lieu : MSHS – bât. A5 – Salle des Conférences

 

affiche séminaire Master Migration
Premier séminaire 2022 du Master Migration.

Intervenants

Chadia ARAB est géographe, Chargée de recherche au CNRS ESO-Angers (UMR 6590) – Espaces et Sociétés. Spécialiste des migrations internationales, ses recherches portent sur les migrations marocaines en Europe et dans les pays du Golfe. Elle est membre du comité de rédaction de Migrations Société, et co-directrice d’une collection aux Presses universitaires de Rennes.

Mustapha EL MIRI est maître de conférences en sociologie à Aix-Marseille Université et chercheur à l’Institut d’économie du travail et de sociologie industrielle (LEST-UMR7317).  Ces dernières années, ses principales recherches ont porté sur les migrations entre le Maroc et l’Europe, la racialisation des migrants « subsahariens » et le racisme global et l’articulation entre M-migration et fait colonial en sciences sociales. Il dirige actuellement un groupe de recherche international, le MIJMA, sur la migration internationale des jeunes et des mineurs indépendants. La migration des jeunes mineurs africains vers l’Europe : Transnationalisation et processus d’autonomisation précoce ?

Chadia ARAB : Les Migrations marocaines au prisme d’une géographie intersectionnelle

La migration est ici étudiée à travers une approche intersectionnelle dans des courants de la géographie identifiée (telle que celle du genre, des migrations, et d’une géographie en construction dite « décoloniale ») et aussi d’une micro-géographie. Les femmes qui migrent produisent des changements économiques, sociaux et territoriaux au sein de leur famille, de leur pays d’origine et d’installation, dans des perspectives d’ascension sociale et de transformations de leurs espaces de vie.  Avec deux terrains principaux que sont Dubaï aux Émirats Arabes Unis et la province de Huelva en Espagne, je tenterais de mieux saisir en quoi les migrations des femmes produisent et fabriquent pour certaines des dynamiques d’émancipation et pour d’autres induisent des processus de marginalisation dans des contextes mondialisés et postcoloniaux différents.

Mustapha EL MIRI : Le poids de l’héritage culturel colonial dans les discours savants et politiques sur les migrations.  Pour une dénationalisation de la question migratoire

L’intensité voire la violence des débats, polémiques et controverses autour des questions de la mémoire coloniale et de ses effets sur les représentations et la place faite aux migrants des anciennes colonies révèle à quel point les périodes de la colonisation et de la décolonisation continuent de travailler la société française et de manière plus large les sociétés occidentales.

Le brouillage des frontières entre débats scientifiques et politiques, la circulation des catégories mobilisées qui en découle, dans les controverses sur la mémoire coloniale, et leur articulation avec le fait migratoire, les phénomènes de racisme et de discriminations, les inégalités ethno-raciales, le terrorisme islamiste, la délinquance, révèlent la confusion des genres, la polarisation des points de vue et la difficile émancipation du débat scientifique des enjeux socio-politiques. Mais l’intensité des conflits autour d’un sujet qui était, jusqu’à présent, en France cantonné à un cercle d’intellectuels engagés ou spécialistes du champ, aux amphis des universités et aux éditeurs académiques ne peut être comprise qu’au regard de l’articulation entre le débat sur la mémoire coloniale et la question de « l’immigration » véritable obsession du débat politique. Dans les discours scientifiques comme politiques la question de l’histoire coloniale convoque systématiquement avec elle celle des migrants provenant des anciennes colonies d’Afrique (du Nord comme subsaharienne).

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