SOUTENANCE HDR – WILLIAM BERTHOMIÈRE

En-quête de signes : Migrations, Places et Continuité(s).
Retour d’expérience à partir du cas israélien

Jury composé de :

  • Chantal Bordes-Benayoun, Directrice de recherche au CNRS
    • UMR 5193 LISST- CNRS-Université de Toulouse Le Mirail
  • Geneviève Cortès, Professeur des Universités
    • UMR 5281 Art-Dev – Université de Montpellier 3
  • Laurent Faret, Professeur des Universités (Rapporteur)
    • EA 4534 SEDET – Université Paris Diderot – SEDET
  • Emmanuel Ma Mung, Directeur de recherche au CNRS (Rapporteur)
    • UMR 7301 MIGRINTER – CNRS-Université de Poitiers
  • Olivier Pliez, Directeur de recherche au CNRS (Rapporteur)
    • UMR 5193 LISST- CNRS-Université de Toulouse Le Mirail

SOUTENANCE DE THÈSE – SUZANNE MENHEM

LES NOUVEAUX MIGRANTS AU LIBAN :

VERS UNE ETHNICISATION DU MARCHÉ DE L’EMPLOI

Jury composé de :

  • Agnès DEBOULET
    • Professeure de Sociologie, Université Paris VIII
  • Elisabeth LONGUENESSE
    • Chargée de recherche, CNRS , HDR , Directrice du Département Scientifiques des Études Contemporaines à l’Ifpo
  • Frédéric MAATOUK
    • Doyen de l’Institut des Sciences Sociales et Professeur de Sociologie à l’Université Libanaise
  • Sari HANAFI
    • Professeur de Sociologie, Department of Sociology, Anthropology & Media Studies, American University of Beirut
  • Stéphane de TAPIA
    • Directeur de recherche, CNRS
  • Véronique LASSAILLY-JACOB
    • Professeure de Géographie à l’Université de Poitiers, membre de Migrinter.

SOUTENANCE DE THÈSE – KAREN AKOKA

La fabrique du réfugié à l’OFPRA (1952-1992) : du consulat des réfugiés à l’administration des demandeurs d’asile

Jury composé de :

  • Kamel DORAI, Chargée de recherche, CNRS
  • Stéphane DUFOIX, Maître de conférences HDR, Université Paris 10 – Nanterre
  • Yasmine SIBLOT, Professeure des Universités, Université de Paris 8
  • Alexis SPIRE, Directeur de recherche, CNRS
  • Alain TARRIUS, Professeur émérite, Université Toulouse 2 – Le Mirail
  • Patrick Weil, Directeur de recherche, CNRS – Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne

Résumé : Cette thèse revient sur quarante ans de « fabrication » des réfugiés par l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (Ofpra) depuis sa création en 1952, où il s’apparente à un consulat pour les réfugiés, jusqu’en 1992, où s’achève sa reconfiguration en administration des demandeurs d’asile. Elle retrace ce faisant la carrière et la trajectoire de la catégorie d’intervention publique du réfugié. Au cours de cette période, la question de l’asile est en effet reformulée en passant du « problème » des réfugiés, à celui des demandeurs d’asile, désignant à chaque fois une catégorie cible à destination de laquelle l’action publique s’oriente en guise de solution. Cette thèse qui appréhende la catégorie de réfugié à partir de ses usages montre qu’il n’y a pas de réfugié « naturel », auquel correspondraient ou non les candidats à l’asile, de la même manière que la Convention de Genève ou la loi sur la création de l’Ofpra ne peuvent être considérées comme des textes neutres qui seraient applicables de façon objective si tant est que les institutions chargées de le faire soient indépendantes. Politiquement et historiquement situés, ces textes n’en sont pas moins des textes flous pouvant être interprétés de manière différente selon les besoins et les périodes. La recherche menée fait ainsi apparaître une catégorie de réfugié qui se reconfigure avec les transformations de l’institution chargée de l’attribuer : celles du profil et des trajectoires sociales de ses agents, de leurs pratiques et des dispositifs organisationnels qui les encadrent, eux-mêmes articulés à des politiques publiques spécifiques. Analyse du travail administratif sur le temps long et en actes, davantage qu’une étude des règles formelles du droit, cette recherche aborde quarante ans de pratiques d’attribution du statut de réfugié au sein d’une administration dont l’histoire n’a été que peu explorée par la recherche. Elle repose tant sur l’analyse d’archives que sur un corpus d’entretiens avec ses agents et s’inscrit à l’articulation d’une sociohistoire des institutions, d’une sociologie de l’action publique et d’une sociologie des formes étatiques de classification.

SOUTENANCE HDR – PIERRE KAMDEM

Territorialité migrante et perspective citoyenne : le double jeu des frontières

Jury composé de :

  • Monsieur Laurent FARET, Professeur, Université de Paris 7 Diderot, Géographe, Président du jury,
  • Monsieur Emmanuel MA MUNG, Directeur de recherches, CNRS, MIGRINTER, Université de Poitiers, Rapporteur, Géographe,
  • Monsieur Alphonse YAPI DIAHOU, Professeur, Université de Paris 8, Géographe, Rapporteur,
  • Monsieur Jean-Luc DUBOIS, Directeur de recherches, IRD, Bondy, Economiste, Rapporteur,
  • Monsieur Patrick GONIN, Professeur, MIGRINTER, Université de Poitiers, Géographe, Tuteur scientifique,
  • Madame Catherine WIHTOL DE WENDEN, Directeur de Recherches, CERI, Sciences Po. Paris, Politologue, membre,
  • Monsieur Athanase BOPDA, Professeur, Université du Havre, Géographe, membre,
  • Monsieur Daniel ABWA, Professeur, Université de Yaoundé 1, Historien, membre.

Résumé :

A travers une lecture transversale de mon itinéraire de vie en général, et plus particulièrement de mon itinéraire scientifique, ce texte se pose en exercice de mise en relief d’éléments structurants en œuvre dans les démarches de construction et de production de figure de migrant, avec pour focale entre autres, le migrant camerounais d’Ile-de-France. Pour ce faire, appui est pris sur l’ensemble de mes travaux dont le fil d’Ariane se tisse grâce au triptyque circulaire produit par la territorialité migrante, sorte de besoin de projection simultanée du migrant dans des lieux multiples au gré d’une circulation migratoire de plus en plus dynamisée par la complexité de l’espace dans sa dimension toute aussi multiple en mobilité, se donnant alors à la production de paysage pour des fins d’alimentation de ladite mobilité.

A ce propos, en les revisitant à l’aune de la mobilité en général et des migrations internationales en particulier, plus précisément celles impliquant le Cameroun, les notions fondamentales et classiquement en cours dans la discipline géographique à l’instar du lieu, de l’espace et du paysage, sont ainsi convoquées pour rendre compte des dynamiques s’opérant dans la production et la réalisation des flux migratoires camerounais tant au départ, à l’arrivée que dans leur investissement dans la circulation migratoire.

L’exemple camerounais permet de voir que ces notions éminemment géographiques, et à caractère fortement objectal, participant ainsi à la première étape de production et construction de cette figure de migrant,  ont connu des évolutions synchrones à celle de la discipline éponyme, évolutions marquant ainsi la deuxième étape de ce processus, et dont on peut percevoir la trame dans les travaux sur les migrations internationales à travers la convocation croissante de notions à caractère subjectal  que sont terroir et territoire, ou encore celles d’incursion plus récente en Géographie que sont territorialisation et territorialité, sous-tendant bien souvent les aspirations profondes de migrants (camerounais) quant à une reconnaissance dans le déploiement de leur statut de nomade encore en confrontation à la sédentarité d’aspiration stato-nationale.

Dès lors, se met en place la troisième étape dans la construction de cette figure de migrant (camerounais), dont le décryptage impose de convoquer une notion peu mobilisée en Géographie, à savoir la notion de citoyenneté dont la complexité est ici mise en exergue par le caractère mobile des sujets concernés, à l’origine des pluri-appartenances spatiales et sociales mettant alors en tensions parfois extrêmes, les diverses dimensions de la frontière, souple dans un contexte d’expression ascendante de la citoyenneté encore dite citoyenneté par le bas (les diverses remises de migrants), mais rigide quand il s’agit de son expression descendante au Cameroun aussi dite citoyenneté par le haut (le rejet de la double nationalité, droit de vote et d’éligibilité inachevé).

A ce propos, une bonne compréhension exige une bifurcation ultérieure vers la géographie politique et la géopolitique dans une perspective de recherches éprises de pluridisciplinarité, autant cette notion s’épaississant au Cameroun du fait de la récente accélération d’arrivées de migrants forcées en provenance de pays voisins, et concernant parfois des populations similaires telles que les Mbororos dans la bande frontalière orientale du pays, rendant alors plus complexe le double jeu d’ouverture-fermeture ontologiquement chevillé à la frontière, et qu’il conviendra de revisiter dans mes travaux futurs.

In fine, il est ici question d’un exercice analytique de bilan et perspectives d’un itinéraire d’enseignant-chercheur. Cet exercice est axé sur un fil d’Ariane consistant à repérer les effets de la duplicité de la frontière sur la territorialité en migration, effets saisis dans un processus de désir de citoyenneté d’un groupe social donné, en l’occurrence celui des migrants internationaux d’origine camerounaise.

Il s’est alors agi, grâce aux outils et méthodes de la géographie classique d’une part, mobilisant les notions de lieu, espace et paysage dans leurs dimensions spécifiques en migration, de rendre compte des diverses stratégies mises en œuvre par les migrants (camerounais et/ou au Cameroun) afin de réaliser les multi-appartenances spatiales et sociales auxquelles ils sont confrontés, et dont l’intelligibilité impose d’autre part un recours à la pluridisciplinarité à travers la convocation de notions plus partagées en Sciences Humaines et Sociales telles que le terroir et le territoire, et d’autres encore plus récentes en géographie telles que la territorialité et la territorialisation.

La mobilisation de cet ensemble de notions dans la complexité des champs migratoires concernés semble alors exiger des bifurcations disciplinaires, si tant il est que l’on souhaite comprendre les postures de migrants camerounais investis dans une quête de citoyenneté intégrale, cette dernière restant bridée par les turpitudes de la mobilité différenciée dans un monde en crises diverses sanctionnées par des replis territoriaux paradoxaux que traduisent les rapports ambigus du migrant camerounais à son lieu d’origine où sa citoyenneté civique reste encore en suspend.

SOUTENANCE DE THÈSE – CLARA RACHEL EYBALIN CASSÉUS

LES MIGRANTS, ACTEURS TRANSNATIONAUX DU DEVELOPPEMENT :

Les associations haïtiennes en France et jamaïcaines au Royaume-Uni

Jury composé de :

  • Cédric Audebert, géographe, Chargé de recherche au CNRS
  • Hervé Domenach, Professeur de démographie, Université de Provence (rapporteur)
  • Patrick Gonin, Professeur de géographie, Université de Poitiers
  • Danièle Joly, Professor of Sociology, University of Warwick
  • Françoise Lorcerie, politologue, Directrice de recherche au CNRS (rapporteur)
  • Emmanuel Ma Mung, géographe, Directeur de recherche au CNRS
  • Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Professeur de sciences politiques, Université Paris 8
  • Catherine Wihtol De Wenden, politologue, directrice de recherche au CNRS

Résumé :
Dans un contexte où l’importance croissante de la mondialisation des flux migratoires en provenance de la région caraïbéenne s’intensifie et se diversifie, une prise en compte plus détaillée de l’évolution des stratégies de migrants au sein des sociétés d’accueil et de leur impact socioéconomique et politique sur les sociétés de départ s’impose. Notre thèse déclinée en trois parties s’inscrit précisément dans une réflexion sur l’engagement associatif à distance du migrant-acteur haïtien et jamaïcain, dans un cadre institutionnel français pour l’un et britannique pour l’autre. Au cœur d’un dispositif qui lie responsables locaux du pays d’origine et élus de la société d’accueil mettant en interaction différentes formes d’intervention de l’État d’origine, comment donc ce dernier peut-il alors agir et avoir un rôle incitatif en favorisant la participation de cette communauté transnationale ou encore en coordonnant des actions des associations de migrants ? En quoi le cadre associatif transnational est-il favorable au développement dans le contexte haïtien/ jamaïcain ? En considérant l’émergence puis l’évolution du tissu associatif haïtien en terre française, et celles du tissu associatif jamaïcain en terre britannique, nous avons voulu chercher à comprendre les motivations derrière l’engagement de porter des projets de développement dans le pays d’origine. Notre travail de terrain,ainsi que notre dispositif méthodologique dans une approche de terrain multi-situé, nous a permis de mieux saisir les mécanismes de solidarité collective et de mise en commun de ressources pour absorber les risques.

Partant d’un fait observé, une dynamique associative, qui s’est amplifiée au lendemain du séisme en Haïti de janvier 2010, nous avons mis en évidence trois éléments-clés : la pertinence du sentiment d’appartenance au sein des associations de migrants, l’importance capitale du rapport que l’État d’origine entretient avec ses migrants et enfin l’évolution croissante, diversifiée et complexe d’une mobilisation associative tantôt par le bas (cas haïtien), tantôt par le haut (cas jamaïcain), au cœur d’une coopération de proximité. Le degré et la nature du transnationalisme associatif observé dans le cas haïtien et jamaïcain dépendent de ces trois aspects à partir desquels nous pouvons rendre compte de la viabilité d’un modèle interactif entre État et associations de migrants, celles-ci agissant en véritables acteurs dans un partenariat citoyen, de l’échelle transnationale à l’échelle locale, où s’inscrivent des projets de développement dans un cadre décentralisé dans une logique de coopération de proximité, tant en Jamaïque qu’en Haïti.

SOUTENANCE DE THÈSE – HÉLÈNE SIMON-LORIÈRE

CONDITIONS DE VIE ET PROJETS MIGRATOIRES

DES RÉFUGIÉS LIBÉRIENS À CONAKRY (GUINÉE) ET ACCRA (GHANA)

Jury composé de :

  • Monique BERTRAND, Directrice de recherche, Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Département Sociétés
  • Mohamed Kamel DORAÏ, Chargé de recherche, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
  • Catherine FOURNET-GUÉRIN, Maître de Conférences Habilitée à Diriger des Recherches,Université de Reims Champagne Ardenne (rapporteur)
  • France GUÉRIN-PACE, Directrice de recherche, Institut National des Études Démographiques(INED)
  • Véronique LASSAILLY-JACOB, Professeur émérite, Université de Poitiers
  • Marc-Antoine PÉROUSE DE MONTCLOS, Professeur, Université Paris 8, Institut Français deGéopolitique (rapporteur)

Résumé : Cette thèse de géographie s’est intéressée à la situation en 2008-2009 des réfugiés libériens dans deux capitales d’Afrique de l’Ouest, Conakry en Guinée et Accra au Ghana. À l’issue du conflit au Libéria, elle pose la question de l’avenir de ces réfugiés urbains dans ces deux pays proches du Libéria où ils avaient trouvé refuge entre 1990 et 2003. Inscrite dans le champ des Forced Migration Studies, elle interroge leurs conditions de vie et leurs projets migratoires : comptaient-ils rentrer au Libéria, rester dans ces pays d’asile ou bien partir pour d’autres destinations ? Leurs expériences de migration forcée sont replacées dans les contextes du conflit libérien et de l’accueil dans ces deux pays, puis présentées par la restitution de leurs parcours d’exil dans les pays de la Mano River. À travers la répartition géographique de ces réfugiés libériens, marquée par l’absence de camp à Conakry et la présence de celui de Buduburam en périphérie d’Accra, et à travers leurs modes de subsistance pour survivre et s’organiser dans chaque capitale, les processus de reterritorialisation sont interrogés. Enfin, la trilogie des « solutions durables » proposée par le HCR – rapatriement volontaire, intégration locale, réinstallation – est revisitée au prisme des tactiques migratoires post-conflit de ces réfugiés.

SOUTENANCE DE THÈSE – John Harold CORDOBA ALDANA

Mobilité internationale et dynamiques résidentielles à Bogotá (Colombie)

Jury composé de :
• Antía PEREZ, Professeure à la Universidad da Coruña, ESOMI, Présidente et rapporteure
• Thierry LULLE, Professeur à la Universidad Externado de Colombia, CIDS, Rapporteur
• Naik MIRET, Maître de conférences à l’Université de Poitiers, UMR MIGRINTER, Examinatrice
• Françoise DUREAU, Directrice de recherche honoraire à l’IRD, UMR MIGRINTER, Co-directrice
• Vincent GOUËSET, Professeur à l’Université de Rennes 2, UMR ESO, Co-directeur

Résumé:
La métropole de Bogotá présente une mobilité internationale croissante, caractérisée par une importante émigration au cours des deux dernières décennies, le retour d’anciens émigrants colombiens à différentes périodes et dans une moindre mesure, l’arrivée d’immigrants internationaux. Ces mouvements de population ont des effets directs et indirects sur les dynamiques résidentielles. La thèse les analyse à partir de la structure urbaine de la métropole, des stratégies migratoires et résidentielles, de l’évolution des pratiques et représentations urbaines et des modes de vie plus ou moins visibles dans certains quartiers de l’aire métropolitaine. Cette recherche se fonde sur une diversité de sources quantitatives et qualitatives : documents officiels, recensements de la population, enquête sur la mobilité spatiale réalisée en 2009 à Bogotá puis complétée par un travail de terrain dans deux villes européennes (Barcelone et Paris) dans le cadre du projet ANR METAL. Les processus spatiaux sont analysés aux échelles nationale, métropolitaine, de 12 zones d’enquête et de 4 secteurs localisés de la ville. L’appareil théorique et méthodologique permet de définir quatre types de trajectoires migratoires à Bogotá : le retour, l’itinérance, l’immigration internationale et la circulation. Chaque type de trajectoire présente des relations spécifiques avec les dynamiques résidentielles. L’étude des processus spatiaux à partir de la mobilité internationale contribue à une meilleure compréhension et gestion des facteurs du changement urbain à différentes échelles dans la capitale colombienne.

SOUTENANCE DE THÈSE – IRIS POLYZOS

Parcours des migrants et mutations sociospatiales à Athènes : le cas des commerçants chinois dans le quartier de Metaxourgio

Jury composé de :

  • Roxane CAFTANTZOGLOU Directeur de Recherche, EKKE, Centre National de Recherches Sociales
  • Maria COUROUCLI Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire LESC et Directeur des études périodes modernes et contemporaines, École française d’Athènes (rapporteur)
  • Thomas MALOUTAS Professeur, Département de Géographie, Université Harokopio (rapporteur)
  • Emmanuel MA MUNG Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire MIGRINTER, Université de Poitiers
  • Naïk MIRET Maître de Conférence, Laboratoire MIGRINTER, Université de Poitiers
  • Stavros STAVRIDIS Professeur assistant, École d’Architecture, Université Technique Nationale d’Athènes
  • Dina VAIOU Professeur, École d’Architecture, Université Technique Nationale d’Athènes

Résumé : La relation entre immigrations et espace urbain connaît actuellement de profondes recompositions dans le contexte athénien. Des nouvelles territorialités voient le jour, induites surtout par des vagues migratoires récemment arrivées. Le but de cette thèse est d’étudier comment l’immigration chinoise, tout en faisant partie de ces vagues migratoires, se différencie et trace des parcours économiques et socio-spatiaux autres. Le principal quartier d’installation des ces migrants, situé dans la partie ouest du centre d’Athènes, est au cœur de notre recherche. La question centrale de notre thèse est, d’une part, d’identifier les caractéristiques du tissu social et urbain qui ont permit ce regroupement et, d’autre part, de voir quelles mutations découlent de la présence chinoise dans le quartier. La méthodologie adoptée fait appel à quatre outils principaux : entretiens semi-directifs avec des commerçants et habitants chinois et non chinois, enquête par questionnaire sur deux immeubles du terrain d’étude, relevés et observations du quartier en question, enfin, recueil et traitement des données encore non publiées.

Ce travail a suggéré qu’un « quartier chinois », tourné sur l’activité du commerce de gros, est en effet apparu. À côté de sa forte dimension économique, il s’agit d’un lieu de référence pour la population étudiée. Nous montrerons que ce regroupement ethnique coexiste avec d’autres dynamiques qui se manifestent dans le même espace. Les migrants chinois contribuent aux réhabilitations atypiques que connaît leur quartier d’installation, tandis que leur contribution procède de l’imbrication de l’échelle globale et de l’échelle locale. Faisant partie de la diaspora chinoise, ils mobilisent des réseaux transnationaux dans le processus de leur installation. En même temps, le quartier d’installation se transforme aussi pour devenir un nouveau pôle au sein de la toile migratoire chinoise. Finalement, cette étude a montré la nécessité de changer de regard sur la présence des migrants dans l’espace urbain. Contrairement au discours qui associe les migrants au déclin urbain, nous mettons l’accent sur l’aspect positif de leur rôle en tant qu’acteurs du changement urbain.

SOUTENANCE DE THÈSE – ELEONORA GUADAGNO

Comment le phénomène du déplacement environnemental est-il perçu par les pays industrialisés ? Observations empiriques en Italie à partir des glissements de terrain à Sarno et à Cerzeto

Sous la direction de Véronique LASSAILLY-JACOB et  François GEMENNE

Jury composé de :

  • François GEMENNE, Chercheur qualifié FNRS, CEDEM, Université de Liège.
  • Véronique LASSAILLY-JACOB, Professeur émérite de Géographie, Université de Poitiers.
  • Étienne PIGUET, Professeur de Géographie, Université de Neuchâtel.
  • Philippe VENIER, Maître de Conférence de Géographie, Université de Poitiers.
  • Catherine WIHTOL DE WENDEN, Directrice de recherche CNRS, CERI, SciencesPo Paris.
  • Roger ZETTER, Professeur émérite en Refugee Studies, Université d’Oxford.

Cette recherche interroge la perception du phénomène des déplacés environnementaux dans les pays industrialisés à partir de l’observation de deux catastrophes en Italie. L’analyse de la gestion environnementale et de la vulnérabilité dans le contexte italien, ainsi qu’une étude qualitative sur la couverture médiatique, les discours politiques et le vécu des déplacements environnementaux causés par deux coulées de boue à Sarno (en 1998) et à Cerzeto (en 2005), ont révélé les limites de l’usage de ce concept. De plus, cette recherche a montré que ces déplacements se produisent également dans des pays industrialisés, contrairement aux débats théoriques, aux discours politiques et aux représentations médiatiques actuels, qui se focalisent sur les contextes géographiques spécifiques des pays en développement. Les raisons expliquant les différences dans les discours sur ce même phénomène sont ici enquêtées, avec des instruments propres à la géographie et à la science politique. Les résultats de l’analyse révèlent un dessein politique qui vise à instrumentaliser le débat dans le but de renforcer le déséquilibre des pouvoirs politiques dans les pays industrialisés et entre ces derniers et les pays en développement.

SOUTENANCE DE THÈSE – KÉVIN MARY

LES ÉLITES MALIENNES EN QUÊTE D’AMÉRIQUE. Migrations internationales pour études et enjeux d’une reproduction sociale inachevée.

Jury composé de :

  • Jérôme LOMBARD, Directeur de recherche IRD, PRODIG  UMR 8586 CNRS, Université Paris I Panthéon – Sorbonne, rapporteur.
  • Véronique LASSAILLY-JACOB, Professeure émérite de Géographie, MIGRINTER UMR 7301 CNRS, Université de Poitiers, rapporteur.
  • Samba DIALLO, Professeur de Géographie, Recteur, Université de Bamako (MALI), examinateur.
  • Anne OUALLET, Professeure de Géographie, ESO UMR 6590 CNRS, Université de Rennes 2, examinateur
  • Patrick GONIN, Professeur de Géographie, RURALITES EA 2252, Université de Poitiers, co-directeur
  • Jean-Marc FOURNIER, Professeur de Géographie, ESO UMR 6590 CNRS, Université de Caen Basse-Normandie, co-directeur

Ce travail prend pour objet les migrations pour études dans les familles d’élites au Mali, en s’intéressant à l’Amérique du Nord, une destination relativement méconnue des migrations maliennes. L’analyse montre que la mobilité pour études aux États-Unis et au Canada relève d’un fort attrait parmi les élites et s’inscrit plus généralement dans des modes de vie tournés vers l’extérieur. L’acquisition de diplômes nord-américains ne suffit cependant pas à garantir au Mali la reproduction des familles membres de l’élite. Si effectuer des études à l’étranger permet éventuellement de se projeter dans un avenir ailleurs que dans l’espace national, l’étude montre que l’accès à l’État, comme itinéraire d’accumulation le plus efficace, relève de critères plus ambigus. Cette recherche repose sur une pluralité de matériaux empiriques et des terrains multi situés : enquête par questionnaires à Bamako et terrains investis sur un mode plus qualitatif au Mali, aux États-Unis et au Canada.

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