SOUTENANCE DE THÈSE – ANNE-LAURE COUNILH

Parcours, Expériences, Projets.


Récits de vie de migrants ouest-africains à Nouadhibou (Mauritanie)

Jury composé de :

  • Patrick Gonin, Professeur des Universités, Université de Poitiers, Géographe
  • Laurence Ossipow-Wüest, Professeure, Haute École de Travail Social, Genève, Anthropologue
  • Olivier Pliez, Directeur de Recherche, CNRS, Géographe
  • Denis Retaillé, Professeur des Universités, Université Bordeaux III, Géographe
  • Dominique Royoux, Professeur Associé, Université de Poitiers, Géographe

Résumé

À travers les parcours, les expériences et les projets migratoires de migrants ouest-africains rencontrés à Nouadhibou en Mauritanie, cette thèse aborde les problématiques relatives à la construction des mobilités entre aspirations individuelles et réglementations nationales et internationales. Des récits de vie de migrants et des biographies migratoires permettent de reconstruire les parcours complexes des migrants arrivés à Nouadhibou et de comprendre que les expériences et les projets migratoires sont des constructions complexes, hybrides et labiles. La perspective de l’acteur, les analyses interactionnistes et le point de vue de l’autonomie sont replacés dans le contexte de l’évolution générale des politiques migratoires vers plus de restrictions. Cette confrontation entre plusieurs cadres et plusieurs échelles de l’analyse des phénomènes migratoires permet de remettre en question la notion de transit dans sa dimension performative. Cette thèse entend replacer les expériences des migrants ouest-africains en Mauritanie dans une réalité plus « ancrée », plus « incarnée », s’approchant ainsi d’une réflexion sur les inégalités liée à la mondialisation.

SOUTENANCE DE THÈSE – PASCALINE CHAPPART

Retours volontaires, retours forcés hors d’Europe.

Une socio-anthropologie de l’éloignement des étrangers. Le cas de la France

Sous la direction d’Alain Morice, directeur de recherche au CNRS

Jury composé de :

  • Olivier Clochard : Chargé de recherche au CNRS, Université de Poitiers
  • Véronique Lassailly-Jacob : Professeur de géographie, Université de Poitiers
  • Alain Morice : Directeur de recherche au CNRS, Université Paris 7
  • Antoine Pécoud : Professeur de sociologie, Université Paris 13
  • Philippe Rygiel : Professeur d’histoire, Université Paris 10
  • Jocelyne Streiff-Fénard : Directrice de recherche au CNRS, Université de Nice

A partir du cas de la politique d’aide au retour volontaire en France, cette recherche propose une interprétation des politiques d’éloignement des étrangers en situation irrégulière, telles qu’elles sont formulées à l’échelle de l’Union européenne sous l’angle du « retour ». Le principe d’expulsion est maintenant transposé dans le champ de l’action sociale, sous la forme de divers dispositifs d’assistance humanitaire qui masquent la dimension de contrainte contenue dans l’objectif final de faire sortir les étrangers du territoire. Ce brouillage amène à s’intéresser aux ressorts matériels et symboliques de la domination qui s’exerce sur les « retournés » par le biais de cette assistance, où s’observe un retournement du rapport des expulsables à leur départ, rebaptisé « volontaire ».

En tenant bout à bout l’étude des processus de renvoi et des expérience d’après-retour, il s’agit de mettre en perspective les mythologies et les réalités du phénomène. Pour ce faire, on examine, à travers les mécanismes de relégation, l’ensemble des acteurs et des institutions participant à l’aménagement d’un espace transnational de prise en charge sociale reliant les pays de renvoi aux pays d’où venaient les émigrés, particulièrement dans les effets sociopolitiques et anthropologique que leurs opérations produisent.

SOUTENANCE DE THÈSE – VICTOIRE COTTEREAU

Les “invisibles” de l’hôpital: Parcours et projets migratoires des praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) dans la région Poitou-Charentes

Sous la direction d’Emmanuel Ma Mung, directeur de recherche au CNRS, et d’Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche au CNRS

Jury composé de :

  • Sébastien Fleuret, Directeur de recherche CNRS, ESO, Université d’Angers (examinateur)
  • Anne-Cécile Hoyez, Chargée de recherche CNRS, ESO, Université de Rennes 2 (co-directrice)
  • Emmanuel Ma Mung, Directeur de recherche CNRS, MIGRINTER, Université de Poitiers (co-directeur)
  • Jean-Baptiste Meyer, Directeur de recherche IRD, LPED, Université d’Aix-Marseille (rapporteur)
  • Nelly Robin, Chargée de recherche (HDR), IRD, CEPED & MIGRINTER, Université de Poitiers (examinatrice)
  • Alain Vaguet, Maître de conférences (HDR), MTG, Université de Rouen (rapporteur)

La démographie médicale française présente aujourd’hui des disparités territoriales dans la répartition des praticiens de santé. Ces déséquilibres sont en partie liés à des déficits de praticiens dans les hôpitaux de pôles urbains secondaires et à des stratégies d’évitement de certaines zones urbaines défavorisées ou rurales par les nouvelles générations de médecins. C’est dans ce contexte de « pénurie localisée » de médecins diplômés en France que l’État a ouvert ses hôpitaux aux praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) dans les années 1980. Cette recherche doctorale propose de croiser géographie des migrations internationales et géographie de la santé pour étudier cette catégorie particulière de médecins au sein de la région Poitou-Charentes. Elle interroge notamment la présence, la répartition géographique, les conditions d’exercice de ces médecins ainsi que les parcours et les projets migratoires de ces migrants hautement qualifiés. Cette thèse analyse le contexte dans lequel cette migration a pris place, l’évolution de celui-ci, mais également les ressorts et la manière dont les « invisibles » de l’hôpital font preuve pour pouvoir pleinement intégrer le corps médical français.

SOUTENANCE DE THÈSE – GUILLAUME LE ROUX

(Re)connaître le stade de peuplement actuel des grandes villes latino-américaines. Diversification des parcours des habitants et des échelles du changement urbain à Bogotá (Colombie).

sous la direction de Françoise Dureau et Christophe Imbert

Jury composé de :

  • Françoise DUREAU, Directrice de recherche honoraire, IRD
  • Christophe IMBERT, Maître de conférences, Université de Poitiers
  • Jean-Pierre LÉVY, Directeur de recherche, CNRS
  • Evelyne MESCLIER, Directrice de recherche, IRD
  • Marie PIRON, Chargée de recherche, IRD
  • Lena SANDERS, Directrice de recherche, CNRS

Cette thèse propose une analyse du changement urbain récent à Bogotá en termes de « stade de peuplement ». Ce dernier se caractérise actuellement dans la capitale colombienne par un ralentissement de la croissance démographique et une diversification des origines des flux migratoires. Il fait suite à un stade au cours duquel Bogotá a connu, à l’image de nombreuses autres grandes villes latino-américaines, un exode rural massif et des taux de croissance sans précédent. A travers une approche par les mobilités spatiales, cette thèse explore les caractéristiques de ce nouveau stade de peuplement. Elle montre la manière dont les changements de composition de la population et les évolutions des expériences des habitants, dans et hors de la ville, accompagnent la superposition croissante de processus de métropolisation et de densification de l’espace urbanisé, et contribuent à la complexification des divisions sociales de l’espace. La méthode proposée s’appuie sur l’exploitation de deux enquêtes biographiques sur les mobilités spatiales réalisées à Bogotá à 16 ans d’intervalle et de données de recensement géolocalisées. Elle combine une approche à l’échelle globale de l’agglomération et une autre à l’échelle de quartiers illustratifs de transformations en cours.

SOUTENANCE DE THÈSE – Colette LE PETITCORPS

Service à domicile, femmes et migrations en France

Le rapport de domesticité en question

Jury composé de :

  • Catherine Delcroix, Professeure, Université de Strasbourg
  • Blandine Destremau, Directrice de recherche, CNRS
  • Marie-Antoinette Hily, Chargée de recherche, CNRS
  • Olivier Leservoisier, Professeur, Université Paris Descartes
  • Adelina Miranda, Professeure, Université de Poitiers
  • Véronique Petit, Professeure, Université Paris Descartes

Aux Nords comme aux Suds, des femmes migrantes répondent à une demande en services domestiques de la part de familles et d’États en pénurie de main-d’œuvre domestique. En France, depuis une vingtaine d’années, les politiques publiques ont structuré un secteur des services à la personne qui rassemble uniquement des activités réalisées à domicile. Cette thèse interroge dans ce contexte ce qui caractérise le service à domicile et ce qui fait sa spécificité au regard de son lien aux processus migratoires féminins et du lieu de travail. Pour y répondre, la méthode choisie articule une démarche compréhensive, comparative et de recherche des continuités et des ruptures de la domesticité dans le temps. Le matériau d’enquête est composé d’entretiens réalisés avec des femmes migrantes employées à domicile, des employeuses et des responsables d’organismes agréés de services à la personne, à Poitiers et à Paris. Les récits recueillis ont été analysés à la lumière de travaux historiques sur la domesticité en France et mis en perspective avec les données d’une enquête de terrain menée à l’Île Maurice sur la domesticité dans des familles « franco-mauriciennes ». À l’issue du travail empirique et en articulant des concepts tirés de la sociologie des femmes dans la migration, de la production scientifique sur la domesticité ainsi que sur les rapports d’exploitation et de domination dans les emplois domestiques, nous avons élaboré le concept de rapport de domesticité. Celui-ci permet de montrer l’existence d’un rapport social spécifique au service à domicile, structurant et dynamique, qui se joue et se rejoue dans la relation concrète entre femmes, employeuse et employée, mais qui sépare et hiérarchise plus largement deux groupes sociaux, le groupe « servant » et le groupe « servi ». Le rapport de domesticité conduit à repenser le travail reproductif, la condition domestique et la place des migrations féminines dans les emplois à domicile.

SOUTENANCE DE THÈSE – SALIOU DIT BABA DIALLO

Bakel (Sénégal) : trajectoires d’une ville de la moyenne vallée du fleuve Sénégal (XVIIe-XXIsiècles)

Jury composé de :

  • M. Ismaïla CISS, Maître de Recherches à l’Institut Fondamental d’Afrique noire (Sénégal)
  • M. Ousseynou FAYE, Professeur à l’Université Cheikh AntaDiop (Sénégal), (co-directeur)
  • Mme Odile GOERG, Professeur à l’Université de Paris 7 (France)
  • M. Patrick GONIN, Professeur à l’Université de Poitiers (France), (co-directeur)
  • Mme Nathalie KOTLOK, Maître de Conférences (HDR) à l’Université de Poitiers (France)
  • M. Yann SCIOLDO-ZÜRCHER, Chargé de Recherche au Centre National de la Recherche scientifique (France)

Résumé :

À la place d’une approche monographique prédominante dans le champ de l’historiographie africaine en général et sénégalaise en particulier, cette thèse propose un modèle de ville dont la trajectoire se situe à cheval entre un schéma homogène et un modèle cosmopolite linéaire. À partir du cas de la ville de Bakel (Sénégal), cette étude interroge, dans le temps du long, le lien entre l’histoire du peuplement, l’histoire coloniale et l’histoire des migrations internationales, en mettant l’accent sur les logiques de ruptures et de continuités. S’inscrivant dans la lignée des travaux sur la microhistoire, notre approche prête l’attention aux logiques clientéliste, différentielle et compétitive, aux liens de parenté, aux ressources internes propres aux familles et à leurs expériences subies et vécues. Il s’agit donc de penser la ville à partir des trajectoires familiales, réadaptées aux évolutions macroscopiques. Ainsi, les résultats d’une analyse historique de la « longue durée » montrent que Bakel a porté d’abord l’image d’un territoire « indigène » marqué par une coexistence évitée entre un « modèle wolof » et un « modèle soninké » du XVIIe au XIXsiècle. Ensuite, elle a porté l’empreinte d’un « territoire français » dès le début du XIXe siècle. De la période d’indépendance de 1960 jusqu’aux années 1990, Bakel a été cet espace qui a sécrété des expériences coloniales, migratoires et sédentaires, inscrites à la fois dans des logiques de ruptures et de continuités. Depuis les années 1990, avec la mondialisation, le processus d’urbanisation de Bakel a subi une transformation singulière, faisant de cette ville un espace d’expression des identités plurielles. L’analyse des trajectoires familiales, articulée aux évolutions macroscopiques de la ville de Bakel, a permis de modifier un regard homogène attribué à ce territoire, qualifié de « pays soninké ».

SOUTENANCE HDR – CHRISTOPHE IMBERT

Retour sur les « genres de vie » :
un détour par l’histoire lexicale et sémantique pour l’étude contemporaine de la relation hommes-milieux

Jury composé de :

  • William Berthomière, Directeur de recherche au CNRS
    UMR 7301 Migrinter (CNRS,Poitiers)
  • Catherine Bonvalet, Directrice de recherche à l’INED
    Unité de recherches Mobilité, Logement, Entourage
  • Françoise Dureau, Directrice de recherche honoraire à l’IRD
    UMR 7301 Migrinter (CNRS, Université de Poitiers)
  • Hélène Guétat-Bernard, Professeure de Sociologie (rapporteure)
    UMR  5193 LISST/dynamiques, (CNRS, ENFA, Université Toulouse Jean Jaurès)
  • Guillaume Le Blanc, Professeur des Universités (rapporteur)
    EA 4195 Lettres, Idées (Université de Paris-Est Créteil Marne la Vallée)
  • Evelyne Mesclier, Directrice de recherche à l’IRD (rapporteure), UMR PRODIG  (CNRS, IRD, Universités de Paris 1, IV, 7)

SOUTENANCE DE THÈSE – SARAH PRZYBYL

Territoires de la migration, territoires de la protection – Parcours et expériences des mineurs isolés étrangers accueillis en France

Jury composé de :

  • William Berthomière (Directeur de recherche CNRS, Université de Poitiers)
  • Angelina Etiemble (Maître de conférences en sociologie, Université du Maine)
  • Constance de Gourcy (Maître de conférences en sociologie, Université Aix-Marseille)
  • Gilles Séraphin (Directeur de l’ONED, Paris)
  • Daniel Senovilla Hernandez (Ingénieur de recherche CNRS, Université de Poitiers)
  • Serge Weber (Professeur de géographie, Université Paris-Est Marne-la-Vallée)

Visage inédit des flux migratoires contemporains, de plus en plus d’individus âgés de moins de 18 ans arrivent en Europe sans leur représentant légal. Enfants en danger à accueillir aujourd’hui, étrangers candidats à la régularisation de demain, le parcours de prise en charge de ces jeunes révèle toutes les limites institutionnelles et politiques des dispositifs d’accueil. En France, ces jeunes qualifiés de « mineurs isolés étrangers » sont souvent perçus comme des victimes d’une mobilité contrainte ou des aventuriers ayant pris tous les risques. Avec l’ambition de se défaire de ces représentations pour mieux refléter la pluralité des situations, cette recherche considère ces individus avant tout comme des jeunes autonomes, acteurs de leurs expériences. Loin d’être une reproduction du parcours migratoire des adultes, cette recherche doctorale révèle les formes du voyage dans leur diversité et mobilise les expériences de vie individuelles pour souligner toute la singularité de cette migration juvénile. En s’immisçant dans le huis clos des lieux de la protection, cette thèse propose une lecture de la prise en charge selon une approche micro-géographique. Après avoir détaillé le fonctionnement de structures spécialisées dans l’accueil de mineurs isolés étrangers, l’adoption du regard des acteurs de ces lieux révèle les logiques de production de l’espace. Si le parcours de protection des mineurs les prépare à l’autonomie, la fin de leur accueil s’accompagne d’un nouveau défi : créer les conditions légales de leur établissement et celles plus personnelles propices à leur épanouissement. Cette recherche doctorale propose une lecture globale de l’expérience migratoire des mineurs à travers trois séquences du parcours : le départ en migration, la prise en charge par les services de protection et l’entrée dans la majorité.

SOUTENANCE DE THÈSE – AMANDINE DESILLE

Governing or being governed? A scalar approach of the transformation of State power and authority through the case of immigration and integration policies of four frontier towns in Israel.

Jury composé de :

  • Professeur William Berthomière, Université de Poitiers, France (co-directeur)
  • Professeure Lucinda Fonseca, Université de Lisbonne, Portugal
  • Professeur Eran Razin, Université Hébraïque de Jérusalem, Israël
  • Professeur Yann Richard, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
  • Professeur Izhak Schnell, Université de Tel Aviv, Israël (co-directeur)
  • Professeure Catherine Wihtol de Wenden, Sciences Po, France

Résumé: Les mutations des échelles de responsabilité, ainsi que le rôle de l’immigration dans la production physique mais aussi symbolique de la ville, sont analysés à travers le prisme des politiques locales d’immigration et d’intégration mises en œuvre dans les villes israéliennes d’Acre, Arad, Kiryat Gat et Kiryat Shmona. La politique volontariste d’accueil des immigrés juifs en Israël, datant des années 1950, est mise à l’épreuve de la décentralisation. En réalité, seule une partie des autorités locales mettent en place des politiques locales d’immigration et d’intégration. L’enquête montre que ces villes moyennes font souvent le choix de former de façon proactive une politique locale afin de « choisir » les immigrés qui s’y installent d’une part ; et de développer de nouveaux canaux d’accès à des ressources publiques d’autre part.

Dans ce contexte, la mise en place d’une politique d’immigration dans la ville engendre une situation d’interdépendance entre des acteurs situées à des échelles de pouvoir différentes. Avec l’éclatement des responsabilités, les acteurs sont mis en concurrence pour obtenir les ressources publiques et privées dédiées à l’intégration des immigrés.

L’immigration prend part à la fabrique du lieu. Via la mise en valeur de la contribution des anciennes vagues d’immigration, et le potentiel imaginé des futurs immigrés, l’immigration est envisagée comme un renouveau démographique, économique ou culturel. Conçue comme un levier, elle permet de redéfinir les échelles de développement de ces villes frontières.

SOUTENANCE HDR – CAMILLE SCHMOLL

SPATIALITÉS DE LA MIGRATION FÉMININE EN EUROPE DU SUD. UNE APPROCHE PAR LE GENRE

Jury composé de :

  • William Berthomière, Directeur de recherche (Garant, umr 7301 Migrinter – Université de Poitiers)
  • Nadine Cattan, Directrice de Recherche (umr 8504 Géographie-cités)
  • Béatrice Collignon, Professeure des universités (umr 5319 Passages – Université Bordeaux Montaigne)
  • Janine Dahinden, Professeure ordinaire d’Etudes transnationales (MAPS, Université de Neuchâtel)
  • Adelina Miranda, Professeure des universités (umr 7301 Migrinter – Université de Poitiers)
  • Olivier Pliez, Directeur de recherche (umr 5193 LISST-Université Toulouse Le Mirail)
  • Dominique Rivière, Professeure des universités (Umr 8504 Géographie-cités – Université Paris Diderot)
  • Dina Vaiou, Professeure des universités (Université Nationale Technique d’Athènes).

Résumé :

Inscrite dans une approche critique des migrations, cette habilitation est consacrée aux spatialités migrantes d’une autonomie en tension, à partir de l’investigation des migrations féminines de trois pays (Italie, Malte, Chypre).  Ce travail plaide pour le croisement des études migratoires et des études genre pour fournir une lecture (multi)située et intersectionnelle des nouvelles formes migratoires dans l’espace euro-méditerranéen. Ancré dans une géographie féministe attentive aux micro-géographies du pouvoir et aux subjectivités politiques migrantes, il met l’accent sur la nécessité de nouveaux lieux et échelles d’observation, dans le cadre d’un travail ethnographique croisant suivi des circulations matérielles et immatérielles, récit de trajectoires socio-spatiales et observation de micro-situations localisées. L’investigation de différents types de migrations féminines (européennes et non européennes, régulières et irrégulières, travailleuses et/ou demandeuses d’asile) permet une appréhension fine des différents régimes de mobilité qui structurent l’Europe du Sud en tant qu’espace migratoire genré. Elle fournit ainsi les bases d’une lecture renouvelée du modèle sud-européen de migration avec, pour perspective centrale, la recomposition des rapports de pouvoir, à différentes échelles (du corps à l’espace transnational) et en différents lieux (îles-frontières, villes-frontières, centres-villes et centres d’accueil et de rétention pour migrantes). L’autonomie en tension de la condition féminine en migration se constitue dans et par l’espace : le corps, l’espace domestique, l’espace d’internet constituent ainsi trois échelles imbriquées et interdépendantes permettant de comprendre les subjectivités intersectionnelles migrantes. Les spatialités analysées sont bien des transpatialités : traversées, connectées, transformées qu’elles sont par des flux transnationaux et des dynamiques scalaires multiples. Mais ce sont également des contre-spatialités, au sens où il s’agit de lieux instituant du trouble, des lieux de subversion des rapports de pouvoir.

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