METAL [2007 – 2011]

Métropoles d’Amérique latine dans la mondialisation : reconfigurations territoriales, mobilité spatiale, action publique

Résumé court

L’objectif du projet est d’étudier les reconfigurations socio-spatiales en cours dans les métropoles d’Amérique latine depuis les années 1980, en particulier l’évolution du peuplement et les nouvelles formes de différenciation sociale à l’intérieur de l’espace urbain. L’analyse comparée de 3 métropoles (Bogotá, Santiago, São Paulo) s’appuie sur une méthodologie commune, articulant une analyse à l’échelle métropolitaine et des études de cas sur des quartiers illustratifs des mutations en cours

Description

1. Contexte et objectif

L’objectif du projet est d’étudier les reconfigurations socio-spatiales en cours dans les métropoles d’Amérique latine depuis les années 1980, en particulier l’évolution du peuplement et les nouvelles formes de différenciation sociale à l’intérieur de l’espace urbain. Ces reconfigurations sont largement liées au contexte de la mondialisation : tournant économique  » néolibéral », diversification des flux migratoires et circulation de modèles largement  » globalisés  » comme la démocratie participative, le principe d’équité sociale (un thème ancien aujourd’hui remis en vogue par le paradigme du développement durable) ou la quête de formes innovantes de  » gouvernance urbaine « .

Pour mener cette étude, on combine deux entrées habituellement séparées : par le comportement des habitants (pratiques de l’espace urbain et systèmes de mobilité, depuis les circulations internationales jusqu’aux déplacements quotidiens) et par les différents registres de l’action publique (politique migratoire, aménagement urbain, action sur le logement ou le transport). Il importe en effet de comprendre comment le jeu combiné de ces deux facteurs contribue à transformer le modèle métropolitain latino-américain hérité des années quatre-vingt. Les inégalités socio-spatiales s’amplifient-elles (et si c’est le cas, de quelle manière) ? Les politiques publiques sont-elles plus volontaristes en matière d’équité et d’inclusion sociale ? Les réseaux familiaux et sociaux de la migration limitent-ils les difficultés des populations restées sur place, ou amplifient-ils au contraire les inégalités entre personnes, selon qu’elles bénéficient ou non d’une aide extérieure ?

2. Description du projet et méthodologie

L’analyse comparée de trois métropoles (Bogotá, Mexico, Santiago du Chili, São Paulo) s’organise autour de trois directions de recherche :

  • Caractérisation des recompositions socio-territoriales en cours : dynamiques de peuplement et nouvelles formes de différenciation sociale des espaces ;
  • Identification des pratiques de mobilité (internationales, résidentielles et quotidiennes) et de leurs articulations à travers la notion de système de mobilité ;
  • Connaissance des politiques publiques : modèles de référence ; modalités de l’action publique sur le logement et le transport ; interactions entre politiques nationales et politiques locales.

L’approche comparative s’appuie sur une méthodologie commune aux trois villes. Dans chacune d’elles, on articule une analyse à l’échelle métropolitaine et des études de cas sur des quartiers illustratifs des mutations en cours.

Le travail empirique repose sur l’exploitation de micro-données censitaires et sur la production de données nouvelles sur les mobilités, à travers une méthodologie d’enquête originale. Des entretiens sont aussi réalisés auprès d’émigrés résidant en Europe. L’association des méthodes de la démographie (approche biographique) et de la géographie (SIG, analyse spatiale) permet d’analyser simultanément les dynamiques individuelles et celles des lieux. Des entretiens auprès d’acteurs publics permettent d’identifier les programmes, leur genèse, leurs cadres de référence, leur mise en œuvre.

L’équipe, internationale et pluridisciplinaire, réunit des compétences sur des champs scientifiques rarement associés (migration internationale, mobilités résidentielles et quotidiennes intra-urbaines, politiques urbaines). Ses membres ont une longue pratique de la recherche en équipe pluridisciplinaire. Le projet repose sur une dynamique permanente d’échange et de réflexion collective : implication de chercheurs sur plusieurs villes ; ateliers et visites de terrain dans chaque ville; site web permettant de partager l’information progressivement réunie.

3. Résultats attendus

Outre les connaissances théoriques et empiriques déjà évoquées, le projet donne lieu à des avancées méthodologiques :

  • Développement de méthodes d’analyse des données de recensement, pour mesurer la ségrégation et produire une typologie des mobilités ;
  • Perfectionnement d’une méthodologie d’observation de la mobilité, dans ses différentes expressions spatiales et temporelles ;
  • Construction d’une base de données originale sur les métropoles, décrites sous trois dimensions : territoire, mobilité, action publique.

Les ateliers et le colloque final constituent des moments forts de valorisation. Le projet débouchera sur un ouvrage de synthèse (en français et en espagnol). La participation active des chercheurs à différents réseaux est le gage d’une large diffusion des résultats au sein de la communauté scientifique en Europe et en Amérique latine.

Financement et participants

Financement : Programme « Les Suds aujourd’hui », AIRD – ANR (2007-2011)

Coordination scientifique: Françoise DUREAU, UMR Migrinter

Chercheurs de Migrinter impliqués dans le projet : Françoise DUREAU, Françoise BAHOKEN, Matthieu GIROUD, Michelle GUILLON, Yann MARCADET, Naïk MIRET, Andréa SALAS VANEGAS

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