RENCONTRE AUTOUR DE GILDAS SIMON

La création du champs d’étude des migrations internationales

Poitiers, MSHS – salle des conférences

28 septembre 2021, 9h – 17h30

La journée sera retransmise en direct sur la WEB-TV de l’université de Poitiers.

Cette journée dédiée à Gildas Simon, fondateur de Migrinter, a comme objectif d’opérer un retour sur sa contribution et son parcours scientifique. Ses travaux ont déterminé le positionnement scientifique original de notre laboratoire et la place singulière qu’il occupe dans le panorama français et international des études migratoires. Depuis sa création en 1985, Migrinter a réalisé une ouverture disciplinaire de la géographie vers l’histoire, le droit, la sociologie, l’anthropologie et la démographie. Gildas Simon a eu un rôle fondamental dans le développement de cette perspective et dans l’articulation entre les activités de recherche, de formation, d’édition et de documentation. Il a été à l’origine de la mise en place d’un enseignement spécifique sur les migrations internationales avec la création d’un diplôme d’études approfondies – DEA – à partir de 1991  ; d’une activité éditoriale scientifique, création de la Revue Européenne des Migrations Internationales – REMI – en 1985, et du développement dès 1985 d’un important centre de ressources documentaires sur le thème.

Lors de cette rencontre, il s’agira d’interroger la contribution de Gildas Simon à la création du champ des études migratoires en France et de son autonomisation, en s’appuyant sur quatre principes à la fois théoriques et méthodologiques : l’articulation des différentes échelles d’analyse (du quartier à l’échelle mondiale) ; l’adoption d’un « regard depuis le Sud » pour étudier les faits migratoires ; une recherche prenant en compte l’ensemble de l’espace migratoire (pays d’installation et pays d’origine ainsi que les autres pôles d’installation) ; le développement d’une approche pluridisciplinaire. Cette posture s’est développée dès la fin des années 1980 et se base sur l’adoption d’un regard spatialisé. Mais, dès la création du laboratoire Migrinter, Gildas Simon et ses collègues ont eu le souci d’inviter à Migrinter des chercheur·e·s venant d’autres disciplines que la géographie tout en développant des coopérations avec des chercheur·e·s originaires des pays étudiés. Cette orientation a permis le déploiement de recherches sur les migrations autour de thèmes novateurs (le rôle joué par les émigré·e·s dans l’urbanisation et le commerce ethnique en France ; les relations avec les pays d’origine et la participation des migrant·e·s aux projets de développement) ainsi que des concepts tels que ceux de champ migratoire ou de circulation. L’héritage de Gildas Simon a été poursuivi et l’équipe a consolidé ses paradigmes de recherche articulés autour de quatre principes : la centralité de l’action du· migrant ; la conceptualisation du champ migratoire comme étant organisé autour des routes et des parcours migratoires ; l’articulation des dimensions spatiales et temporelles ; le dépassement d’une approche dichotomique et stato-centré.

Nous pensons que tracer l’histoire de notre laboratoire à travers la figure de Gildas Simon apporte un éclairage intéressant sur la manière dont s’est réalisée progressivement l’institutionnalisation des études migratoires en France. Réunir des chercheur·e·s qui ont participé à cet «  essai d’épistémologie collective  » expérimenté à Migrinter et les faire dialoguer, à travers une perspective interdisciplinaire, avec d’autres chercheur·e·s ayant contribué eux·elles aussi au développement des études migratoires permet un retour réflexif sur la manière dont les épistémologies et les méthodologies des études migratoires contribuent au dialogue tant scientifique que politique sur la thématique.

Adelina Miranda, Emmanuel Ma Mung, Gilles Dubus

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