SOUTENANCE DE THÈSE – IRIS POLYZOS

Parcours des migrants et mutations sociospatiales à Athènes : le cas des commerçants chinois dans le quartier de Metaxourgio

Jury composé de :

  • Roxane CAFTANTZOGLOU Directeur de Recherche, EKKE, Centre National de Recherches Sociales
  • Maria COUROUCLI Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire LESC et Directeur des études périodes modernes et contemporaines, École française d’Athènes (rapporteur)
  • Thomas MALOUTAS Professeur, Département de Géographie, Université Harokopio (rapporteur)
  • Emmanuel MA MUNG Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire MIGRINTER, Université de Poitiers
  • Naïk MIRET Maître de Conférence, Laboratoire MIGRINTER, Université de Poitiers
  • Stavros STAVRIDIS Professeur assistant, École d’Architecture, Université Technique Nationale d’Athènes
  • Dina VAIOU Professeur, École d’Architecture, Université Technique Nationale d’Athènes

Résumé : La relation entre immigrations et espace urbain connaît actuellement de profondes recompositions dans le contexte athénien. Des nouvelles territorialités voient le jour, induites surtout par des vagues migratoires récemment arrivées. Le but de cette thèse est d’étudier comment l’immigration chinoise, tout en faisant partie de ces vagues migratoires, se différencie et trace des parcours économiques et socio-spatiaux autres. Le principal quartier d’installation des ces migrants, situé dans la partie ouest du centre d’Athènes, est au cœur de notre recherche. La question centrale de notre thèse est, d’une part, d’identifier les caractéristiques du tissu social et urbain qui ont permit ce regroupement et, d’autre part, de voir quelles mutations découlent de la présence chinoise dans le quartier. La méthodologie adoptée fait appel à quatre outils principaux : entretiens semi-directifs avec des commerçants et habitants chinois et non chinois, enquête par questionnaire sur deux immeubles du terrain d’étude, relevés et observations du quartier en question, enfin, recueil et traitement des données encore non publiées.

Ce travail a suggéré qu’un « quartier chinois », tourné sur l’activité du commerce de gros, est en effet apparu. À côté de sa forte dimension économique, il s’agit d’un lieu de référence pour la population étudiée. Nous montrerons que ce regroupement ethnique coexiste avec d’autres dynamiques qui se manifestent dans le même espace. Les migrants chinois contribuent aux réhabilitations atypiques que connaît leur quartier d’installation, tandis que leur contribution procède de l’imbrication de l’échelle globale et de l’échelle locale. Faisant partie de la diaspora chinoise, ils mobilisent des réseaux transnationaux dans le processus de leur installation. En même temps, le quartier d’installation se transforme aussi pour devenir un nouveau pôle au sein de la toile migratoire chinoise. Finalement, cette étude a montré la nécessité de changer de regard sur la présence des migrants dans l’espace urbain. Contrairement au discours qui associe les migrants au déclin urbain, nous mettons l’accent sur l’aspect positif de leur rôle en tant qu’acteurs du changement urbain.

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