Soutenance de thèse de Lucie Bacon

La fabrique du parcours migratoire sur la route des Balkans

Co-construction des récits et écritures (carto)graphiques

 

Cette soutenance de thèse de doctorat en géographie est l’aboutissement d’une recherche menée depuis octobre 2014 par Lucie Bacon, sous la direction de Nelly Robin et Pierre Sintès.

Elle aura lieu le lundi 12 décembre 2022, à 14h30, dans la Salle des Conférences, à la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société de Poitiers.

Logistique

La soutenance sera suivie d’un pot. Pour une meilleure organisation, merci de me faire part de votre présence (ici).

Pour celles et ceux qui ne pourront pas se déplacer, voici le lien pour y assister à distance si vous le souhaitez :

Numéro de la réunion (code d’accès) : 2730 612 0096

Mot de passe de la réunion : CMtJNyaj653

Le jury est composé de :

  • Sébastien Caquard, Professeur des Universités, géographe (Université Concordia)
  • Frédéric Piantoni, Maître de conférences, géographe, Habiter (Université de Reims Champagne-Ardenne)
  • Nelly Robin, Directrice de recherche, géographe, Ceped (IRD-Paris Cité)
  • Cyril Roussel, Chargé de recherche, géographe, Migrinter (CNRS-Université de Poitiers)
  • Lakhdar Sais, Professeur des Universités, HDR, informaticien, Cril (CNRS-Université d’Artois)
  • Pierre Sintès, Maître de conférences, HDR, géographe, Telemme (CNRS-Université d’Aix-Marseille)

Résumé

Cette thèse de géographie analyse le parcours migratoire sur la route des Balkans, à la lumière de la parole des migrants, par la médiation du récit migratoire. Dans un contexte d’externalisation du contrôle des flux migratoires vers l’Union européenne, je propose de placer l’expérience du déplacement au cœur de l’analyse, afin de répondre à la question suivante : comment les migrants parviennent-ils à parcourir la route des Balkans, un espace où les États, par l’intermédiaire d’outils de contrôle, tentent de les interrompre ? Ainsi cette recherche questionne le déterminisme politique sur lequel se fonde cette externalisation, qui repose sur l’idée sous-jacente que le contrôle façonnerait les choix des migrants, et par voie de conséquence, hypothèquerait l’accomplissement de leurs parcours. À l’inverse, je soutiens la thèse selon laquelle le parcours migratoire relève d’une fabrique : les migrants parviennent à construire la continuité de leur parcours, là où le politique tente d’introduire des ruptures. Ce questionnement est posé dans une période qui constitue un temps fort de l’histoire de la route des Balkans : de septembre 2015 à fin août 2016, au moment de ladite « crise migratoire », lorsque l’intensité des flux migratoires est sans précédent dans la région (près de 900 000 migrants enregistrés selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) et lorsque les États des Balkans instaurent un dispositif politique inédit dans la région, le « corridor ». En accordant une place centrale à la parole des migrants, cette recherche contribue à la compréhension du parcours migratoire et à l’enrichissement de sa conceptualisation. Elle participe aussi aux réflexions éthiques développées autour de l’approche biographique. Enfin, elle place au centre de l’écriture scientifique une diversité de (carto)graphies. En cela, elle réaffirme la portée heuristique de ces outils qui constituent les points de départ et d’aboutissement du travail du géographe.


Crafting the migratory journey on the Balkan route

The co-construction of narratives and (carto)graphic texts

 

This defense of a PhD thesis in Geography is the result of long-term research, conducted by Lucie Bacon since October 2014, under the supervision of Nelly Robin and Pierre Sintès.

It will take place on Monday, 12th of December 2022, at 2:30 pm, in the Conference Room, at the Maison des Sciences de l’Homme et de la Société, in Poitiers (France).

Logistic :

This presentation will be followed by a drink; for a better organization, please let me know about your presence (here).

For those who can’t come to Poitiers, here is the link to access videoconference :

Meeting Number : 2730 612 0096

Meeting Password : CMtJNyaj653

The jury is composed of :

  • Sébastien Caquard, Professor, Geographer (University of Concordia)
  • Frédéric Piantoni, Lecturer, Geographer, Habiter (University of Reims Champagne-Ardenne)
  • Nelly Robin, Research Director, Geographer, Ceped (IRD-Paris Cité)
  • Cyril Roussel, Research Fellow, Geographer, Migrinter (CNRS-University of Poitiers)
  • Lakhdar Sais, Professor, HDR, Computer science, Cril (CNRS-University of Artois)
  • Pierre Sintès, Lecturer, HDR, Geographer, Telemme (CNRS-University of Aix-Marseille)

 

Abstract

 

This Phd thesis in geography analyses the migratory journey on the Balkan route, in the light of the migrants’ words, mediated by migration narratives. Whilst the European Union outsources the control of the migration flows entering its space, I propose to locate the experience of displacement at the core of the analysis, in order to answer the following question: how do migrants succeed in crossing the Balkan, a space where states attempt to interrupt them with the help of control instruments? Hence this research challenges the political determinism on which the outsourcing is based, and its underlying assumption that control shapes migrants’ choices, and consequently impedes the success of their journey. On the opposite I argue that a migratory journey is the outcome of a craft : migrants manage to maintain the continuity of their journey, despite the introduction of ruptures by the political. This question is raised at a milestone of the Balkan route’s history: from September 2015 to end of August 2016, at the period of the so-called “migratory crisis”, a moment of unprecedented migratory flows’ intensity in in the region (900,000 migrants registered according to the UNHCR) and of enforcement of a unique political apparatus by the Balkan states: the “corridor”. By bringing front the migrants’ words, this research contributes to a deeper understanding and a further conceptualisation of the migratory journey. It participates too to the ethical reflections around the biographical approach. Finally it centres a diversity of (carto)graphies in scientific writing. In that sense, it reaffirms the heuristic scope of visual tools, which constitute the starting point as much as the outcome of a geographer’s work.

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