SOUTENANCE DE THÈSE – CLARA RACHEL EYBALIN CASSÉUS

LES MIGRANTS, ACTEURS TRANSNATIONAUX DU DEVELOPPEMENT :

Les associations haïtiennes en France et jamaïcaines au Royaume-Uni

Jury composé de :

  • Cédric Audebert, géographe, Chargé de recherche au CNRS
  • Hervé Domenach, Professeur de démographie, Université de Provence (rapporteur)
  • Patrick Gonin, Professeur de géographie, Université de Poitiers
  • Danièle Joly, Professor of Sociology, University of Warwick
  • Françoise Lorcerie, politologue, Directrice de recherche au CNRS (rapporteur)
  • Emmanuel Ma Mung, géographe, Directeur de recherche au CNRS
  • Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Professeur de sciences politiques, Université Paris 8
  • Catherine Wihtol De Wenden, politologue, directrice de recherche au CNRS

Résumé :
Dans un contexte où l’importance croissante de la mondialisation des flux migratoires en provenance de la région caraïbéenne s’intensifie et se diversifie, une prise en compte plus détaillée de l’évolution des stratégies de migrants au sein des sociétés d’accueil et de leur impact socioéconomique et politique sur les sociétés de départ s’impose. Notre thèse déclinée en trois parties s’inscrit précisément dans une réflexion sur l’engagement associatif à distance du migrant-acteur haïtien et jamaïcain, dans un cadre institutionnel français pour l’un et britannique pour l’autre. Au cœur d’un dispositif qui lie responsables locaux du pays d’origine et élus de la société d’accueil mettant en interaction différentes formes d’intervention de l’État d’origine, comment donc ce dernier peut-il alors agir et avoir un rôle incitatif en favorisant la participation de cette communauté transnationale ou encore en coordonnant des actions des associations de migrants ? En quoi le cadre associatif transnational est-il favorable au développement dans le contexte haïtien/ jamaïcain ? En considérant l’émergence puis l’évolution du tissu associatif haïtien en terre française, et celles du tissu associatif jamaïcain en terre britannique, nous avons voulu chercher à comprendre les motivations derrière l’engagement de porter des projets de développement dans le pays d’origine. Notre travail de terrain,ainsi que notre dispositif méthodologique dans une approche de terrain multi-situé, nous a permis de mieux saisir les mécanismes de solidarité collective et de mise en commun de ressources pour absorber les risques.

Partant d’un fait observé, une dynamique associative, qui s’est amplifiée au lendemain du séisme en Haïti de janvier 2010, nous avons mis en évidence trois éléments-clés : la pertinence du sentiment d’appartenance au sein des associations de migrants, l’importance capitale du rapport que l’État d’origine entretient avec ses migrants et enfin l’évolution croissante, diversifiée et complexe d’une mobilisation associative tantôt par le bas (cas haïtien), tantôt par le haut (cas jamaïcain), au cœur d’une coopération de proximité. Le degré et la nature du transnationalisme associatif observé dans le cas haïtien et jamaïcain dépendent de ces trois aspects à partir desquels nous pouvons rendre compte de la viabilité d’un modèle interactif entre État et associations de migrants, celles-ci agissant en véritables acteurs dans un partenariat citoyen, de l’échelle transnationale à l’échelle locale, où s’inscrivent des projets de développement dans un cadre décentralisé dans une logique de coopération de proximité, tant en Jamaïque qu’en Haïti.

SOUTENANCE DE THÈSE – ANNE-LAURE COUNILH

Parcours, Expériences, Projets.


Récits de vie de migrants ouest-africains à Nouadhibou (Mauritanie)

Jury composé de :

  • Patrick Gonin, Professeur des Universités, Université de Poitiers, Géographe
  • Laurence Ossipow-Wüest, Professeure, Haute École de Travail Social, Genève, Anthropologue
  • Olivier Pliez, Directeur de Recherche, CNRS, Géographe
  • Denis Retaillé, Professeur des Universités, Université Bordeaux III, Géographe
  • Dominique Royoux, Professeur Associé, Université de Poitiers, Géographe

Résumé

À travers les parcours, les expériences et les projets migratoires de migrants ouest-africains rencontrés à Nouadhibou en Mauritanie, cette thèse aborde les problématiques relatives à la construction des mobilités entre aspirations individuelles et réglementations nationales et internationales. Des récits de vie de migrants et des biographies migratoires permettent de reconstruire les parcours complexes des migrants arrivés à Nouadhibou et de comprendre que les expériences et les projets migratoires sont des constructions complexes, hybrides et labiles. La perspective de l’acteur, les analyses interactionnistes et le point de vue de l’autonomie sont replacés dans le contexte de l’évolution générale des politiques migratoires vers plus de restrictions. Cette confrontation entre plusieurs cadres et plusieurs échelles de l’analyse des phénomènes migratoires permet de remettre en question la notion de transit dans sa dimension performative. Cette thèse entend replacer les expériences des migrants ouest-africains en Mauritanie dans une réalité plus « ancrée », plus « incarnée », s’approchant ainsi d’une réflexion sur les inégalités liée à la mondialisation.

SOUTENANCE DE THÈSE – Juan DU

Entre solidarité et exploitation. Marchés ethniques du logement et du travail et insertion urbaine des migrants chinois en banlieue parisienne

Jury composé de :

  • LEVY-VROELANT Claire / Professeure à l’Université Paris Saint-Denis (Rapporteuse)
  • MA MUNG Emmanuel/ Directeur de recherche émérite au CNRS (Co-directeur de thèse)
  • ROCCA Jean-Louis / Professeur à Sciences Po (Examinateur)
  • SALZBRUNN Monika / Professeure à l’Université de Lausanne (Rapporteuse)
  • TIMERA Mahamet / Professeur à l’Université Paris Diderot (Co-directeur de thèse)
  • TREMON Anne-Christine / Maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, HDR (Examinatrice)

Résumé :

Cette thèse s’intéresse à l’agency (capacité d’agir) telle qu’elle se manifeste dans la vie quotidienne des migrants chinois en situation défavorable en France. Les enquêtes ont été effectuées dans deux quartiers en banlieue parisienne qui accueillent de nombreux nouveaux arrivants « par le bas », et qui commencent leur vie migratoire par une période irrégulière. En dépit d’une double exclusion dans la société d’accueil à la fois de la part des politiques migratoires et du marché, les immigrés chinois réussissent généralement à sortir de l’ornière. Comment y parviennent-ils ?
En s’appuyant sur l’accès au logement et au travail, deux domaines essentiels dans l’expérience migratoire, cette thèse tente de répondre à cette problématique en se focalisant sur les marchés ethniques. Non seulement les liens interpersonnels, mais aussi les liens communautaires basés principalement sur l’ethnicité, sont mobilisés comme ressources.
Cette thèse entend d’abord mettre en lumière les marchés ethniques du logement et du travail, afin de mieux comprendre le mécanisme qui fait fonctionner cette économie ethnique. D’autre part, elle entend mettre en relief trois questions essentielles autant bien sur le plan académique que sur le plan politique : l’approche émique, en insistant sur les perspectives des migrants eux-mêmes, la tension entre l’importance des ressources communautaires dans la vie quotidienne des migrants chinois et ses contraintes éventuelles, et le faux dilemme entre communauté et intégration.

Aller au contenu principal