SOUTENANCE HDR – CAMILLE SCHMOLL

SPATIALITÉS DE LA MIGRATION FÉMININE EN EUROPE DU SUD. UNE APPROCHE PAR LE GENRE

Jury composé de :

  • William Berthomière, Directeur de recherche (Garant, umr 7301 Migrinter – Université de Poitiers)
  • Nadine Cattan, Directrice de Recherche (umr 8504 Géographie-cités)
  • Béatrice Collignon, Professeure des universités (umr 5319 Passages – Université Bordeaux Montaigne)
  • Janine Dahinden, Professeure ordinaire d’Etudes transnationales (MAPS, Université de Neuchâtel)
  • Adelina Miranda, Professeure des universités (umr 7301 Migrinter – Université de Poitiers)
  • Olivier Pliez, Directeur de recherche (umr 5193 LISST-Université Toulouse Le Mirail)
  • Dominique Rivière, Professeure des universités (Umr 8504 Géographie-cités – Université Paris Diderot)
  • Dina Vaiou, Professeure des universités (Université Nationale Technique d’Athènes).

Résumé :

Inscrite dans une approche critique des migrations, cette habilitation est consacrée aux spatialités migrantes d’une autonomie en tension, à partir de l’investigation des migrations féminines de trois pays (Italie, Malte, Chypre).  Ce travail plaide pour le croisement des études migratoires et des études genre pour fournir une lecture (multi)située et intersectionnelle des nouvelles formes migratoires dans l’espace euro-méditerranéen. Ancré dans une géographie féministe attentive aux micro-géographies du pouvoir et aux subjectivités politiques migrantes, il met l’accent sur la nécessité de nouveaux lieux et échelles d’observation, dans le cadre d’un travail ethnographique croisant suivi des circulations matérielles et immatérielles, récit de trajectoires socio-spatiales et observation de micro-situations localisées. L’investigation de différents types de migrations féminines (européennes et non européennes, régulières et irrégulières, travailleuses et/ou demandeuses d’asile) permet une appréhension fine des différents régimes de mobilité qui structurent l’Europe du Sud en tant qu’espace migratoire genré. Elle fournit ainsi les bases d’une lecture renouvelée du modèle sud-européen de migration avec, pour perspective centrale, la recomposition des rapports de pouvoir, à différentes échelles (du corps à l’espace transnational) et en différents lieux (îles-frontières, villes-frontières, centres-villes et centres d’accueil et de rétention pour migrantes). L’autonomie en tension de la condition féminine en migration se constitue dans et par l’espace : le corps, l’espace domestique, l’espace d’internet constituent ainsi trois échelles imbriquées et interdépendantes permettant de comprendre les subjectivités intersectionnelles migrantes. Les spatialités analysées sont bien des transpatialités : traversées, connectées, transformées qu’elles sont par des flux transnationaux et des dynamiques scalaires multiples. Mais ce sont également des contre-spatialités, au sens où il s’agit de lieux instituant du trouble, des lieux de subversion des rapports de pouvoir.

L’Atelier du Savoir – 11 octobre 2018 – Femmes en mouvement. De nouvelles pistes pour repenser les migrations

CYCLE 2018-2019 de l’Atelier du savoir
Migrinter – Espace Mendès France

Femmes, migrations, engagements

 

11 octobre 2018, 18h30 – Salle Confluence.

Femmes en mouvement. De nouvelles pistes pour repenser les migrations

par Camille Schmoll, maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris Diderot, membre junior de l’Institut universitaire de France et membre de l’UMR Géographie-cités.

Affiche de la conférence

Présentation de la conférence :
Depuis peu, la recherche a pris conscience de l’importance des femmes dans les flux migratoires, tordant ainsi le cou à l’idée largement répandue d’une féminisation récente des migrations. Cette conférence part de l’expérience des femmes migrantes pour questionner les causes de leur départ, leurs trajectoires migratoires, ainsi que les transformations sociales qu’elles provoquent. La prise en compte du point de vue et de l’expérience des femmes permet de mieux comprendre l’expérience migratoire dans sa totalité et sa complexité, au sens où elle déplace, questionne le regard masculin et le subvertit en mettant en lumière d’autres lieux, d’autres processus et d’autres dynamiques de pouvoir liés à la migration. Partir des femmes c’est aussi défendre une perspective qui nous éloigne de certains discours victimisants sur la migration féminine, mais c’est tout également refuser une vision linéaire de la migration comme nécessairement émancipatrice.

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